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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

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en comparaiſon de l’attraction qu’elles éprouvent vers leurs planetes principales, & que cette attraction eſt comme toutes les autres inverſement proportionnelle aux quarrés des diſtances. Les différentes fortes de mouvemens qu’on avoit remarqué depuis longtems dans la Lune, & les loix de ces mouvemens trouvées par de célébres Aftronomes, ent fourni à M. Newton des moyens d’appliquer avec ſuccès ſa théorie à cette planete. Ce grand homme qui avoit déja tant fait de découvertes dans les autres parties du Syſtême du Monde, a voulu encore perfectionner celle-là ; & quoique la méthode qu’il ait ſuivie en cette occaſion ſoit moins claire & moins fatisfaiſante que celle qu’il avoit employée dans les autres phénoménes, on ne peut pas s’empêcher de lui devoir beaucoup de reconnoiffance de s’y être appliqué. Nous allons donner une légere idée de la méthode qu’il a ſuivie dans cette recherche, Prop. 66, Liv. I. I I. On voit aiſément que ſi le Soleil étoit à une diſtance de la terre & de la Lune qui fut infinie par rapport à celle qui ſépare ces deux planetes, il ne troubleroit en aucune maniere les mouvemens de la Lune autour de la terre ; puiſque des forces égales & dont les directions font paralléles, qui agiſſent ſur deux corps quelne fauroient altérer leurs mouvemens relatifs. Mais comconques, me l’angle que font les lignes tirées de la Lune & de la terre au SoManiere d’avoir leil, quoique très petit, ne fauroit être regardé comme nul, il faut égard à l’inégalite de la force du donc y avoir égard, & en déduire l’inégalité de l’action du Soleil Soleil ſur la terre & ſur la Lune. fur les deux corps à conſidérer. Prenant donc, ainſi que M. Newton, ſur la ligne tirée de la Lune au Soleil une droite pour repréſenter la force avec laquelle le Soleil l’attire, ſoit regardé cette droite comme la diagonale d’un parallélograme dont un côté feroit ſur la ligne tirée de la Lune à terre, & l’autre une paralléle menée de la Lune à la droite la qui