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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

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entre la force centripéte & la force projectile, & que ceux qui demandent pourquoi, lorſque les planetes font arrivées à leur périhélie, elles remontent à leur aphélie, ne connoiffent pas cette proportion ; car dans la plus haute apſide, la force centripéte ſurpaſſe la force centrifuge, puiſqu’alors le corps s’approche du centre, & dans l’apſide la plus baffe, la force centrifuge ſurpaſſe à ſon tour la force centripéte, puiſqu’en remontant le corps s’éloigne du centre, donc il falloit une certaine combinaiſon entre la force centripéte & la force centrifuge, pour que ces forces ſe ſurpaſſaſſent alternativement l’une & l’autre, & qu’elles fiſſent aller perpétuellement le corps de l’apſide la plus haute à la plus baffe, & de la plus baffe à la plus haute. que la réſiſtance On fait encore une objection ſur la continuation des mouvemens céleſtes, tirée de la réſiſtance qu’ils doivent éprouver dans le milieu dans lequel ils ſe meuvent. M. Newton a répondu à cette objection dans la Prop. 1o. du Liv. où il fait voir 3. des milieux diminue en raiſon de leurs poids & de leur denſité ; or, il avoit fait voir dans le Scholie de la Prop. 22. Liv. 2. qu’à la hauteur de 200 milles au-deſſus de la ſurface de la terre, l’air Y eſt plus rare qu’à ſa ſurface dans la raiſon de 30000, 0000000000003998 ou de 75000000000000 à 1. environ ; d’où il conclut (Prop. 10. Liv. 3.) que ſuppoſant de cette denſité le milieu dans lequel ſe meut Jupiter, cette planete parcourant en 30 jours 5 de ſes demi diamétres, elle perdroit à peine en 1000000 ans, par la réſiſtance d’un tel milieu, la 1000000 me partie de ſon mouvement. On voit donc que le milieu dans lequel ſe meuvent les planetes peut être fi ſubtil, que ſa réfiſtance ſoit regardée comme nulle, & la proportionnalité obſervée conſtamment entre les aires & les tems, nous affure qu’en effet cette réſiſtance eſt inſenſible. XIII. Puifqu’on a vti ci-deſſus que la proportionnalité des tems & des aires que les planetes décrivent autour du Soleil, prouve qu’elles