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Les téleſcopes nous font appercevoir l’aplatiſſement de Jupiter,
& cet aplatiſſement eſt beaucoup plus conſidérable que celui de
la terre, parce que cette planete eſt beaucoup plus groſſe, & qu’elle
tourne beaucoup plus rapidement ſur elle-même que la terre ; on
juge que le rapport des axes de Jupiter eſt celui de 13 à 14.
XVIII.
Les obfervad
tions font voir
J
Mars, Jupiter,
Les taches de Vénus, de Mars & de Jupiter étant variables &
changeant ſouvent de forme, il eſt très-vraiſemblable que ces que la Terre
planetes font entourées comme la nôtre d’un atmoſphére, dont Vénus & le Soles altérations produiſent ces apparences.
leil ont des at
mofpheres.
A l’égard du Soleil comme ſes taches ne font pas inhérentes à
ſon diſque, & qu’elles paroiffent & difparoiffent très-ſouvent, on
ne peut douter qu’il n’ait un atmoſphère qui l’entoure immédia& dans lequel ces taches ſe forment & ſe diſſipent tour à
tement,
tour.
XIX.
Tout ce qu’on vient d’expoſer étoit connu avant M. Newton
mais on ne croyoit pas avant lui qu’il fût poſſible de connoître
la maſſe des planetes, leur denſité, & ce que peferoit le même
corps s’il étoit tranſporté ſucceſſivement à la ſurface des différentes
planetes : on verra dans le Chapitre ſuivant, comment M. Newton
eſt parvenu à ces étranges découvertes ; il ſuffit de dire ici, qu’il
les maſſes du Soleil, de Jupiter, de Saturne & de la
que
Terre, c’eſt-à-dire les quantités de matiere qu’ils contiennent, font de Saturne & de
reſpectivement comme 1. 1067, 3025 & 169282 en ſuppoſant (1) la
parallaxe du Soleil de 10"
a trouvé
Maffe du Soleil, de Jupiter,
la Terre.
- que leurs denſités font entr’elles
comme 100, 94, 67 & 400 ; & que les poids du même corps tranſporté ſucceſſivement ſur la ſurface du Soleil, de Jupiter, de 9 (r) La parallaxe du Soleil eſt l’angle fous lequel le rayon de la terre eſt vû du Soleil, ainſi la parallaxe d’un aſtre quelconque par rapport à la terre, eſt l’angle fous lequel le rayon de la terre feroit vû de cer aſtre. Leurs denſités ; Poids du même corps à leur ſurface.