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d’actions entre deux corps ; & par conſéquent elles ne produiſent aucun changement dans l’état de repos ou de mouvement du centre commun de tous ces corps. C’eſt pourquoi comme ce centre eſt en repos, ou qu’il ſe meut uniformément en ligne droite, lorſque les corps n’agiſſent point les uns ſur les autres ; il continuera de même, malgré l’action réciproque de ces corps, à être en repos, ou à ſe mouvoir uniformément en ligne droite, pourvû qu’il ne ſoit point tiré de ſon état par des forces étrangeres.

La loi d’un ſyſtême de plusieurs corps eſt donc la même que celle d’un corps ſeul, quant à la permanence de l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite où ils ſe trouvent. Et le mouvement progreſſif d’un corps ou d’un ſyſtême de corps, doit toujours s’eſtimer par le mouvement de leur centre de gravité.


COROLLAIRE V.


Les mouvemens des corps enfermés dans un eſpace quelconque ſont les mêmes entr’eux, ſoit que cet eſpace ſoit en repos, ſoit qu’il ſe meuve uniformément en ligne droite ſans mouvement circulaire.

Car les différences des mouvemens qui tendent vers le même côté, & les ſommes de ceux qui tendent vers des côtés oppoſés, ſont les mêmes au commencement du mouvement dans l’un & l’autre cas (par l’hypothèſe,) mais c’eſt de ces ſommes ou de ces différences qu’on tire l’effort avec lequel les corps ſe choquent mutuellement : Donc par la ſeconde loi les effets du choc ſeront les mêmes dans ces deux cas ; & par conſéquent les mouvemens de ces corps entr’eux, dans un de ces cas demeureront égaux à leurs mouvemens entr’eux dans l’autre cas ce que l’expérience confirme tous les jours. Car les mouvemens qui ſe font dans un vaiſſeau ſont les mêmes entr’eux, ſoit que le vaiſſeau marche uniformément en ligne droite, ſoit qu’il ſoit en repos.