la quantité de matiere par les mots de corps ou de maſſe. Cette quantité ſe connoît par le poids des corps : car j’ai trouvé par des expériences très-éxactes ſur les pendules, que les poids des corps ſont proportionnels à leur maſſe ; je rapporterai ces expériences dans la ſuite.
Le mouvement total eſt la ſomme du mouvement de chacune des parties ; ainſi la quantité du mouvement eſt double dans un corps dont la maſſe eſt double, si la vîteſſe reſte la même ; mais ſi on double la vîteſſe, la quantité du mouvement ſera quadruple.
Cette force eſt toujours proportionnelle à la quantité de matiere des corps, & elle ne différe de ce qu’on appelle l’inertie de la matiere, que par la maniere de la concevoir : car l’inertie eſt ce qui fait qu’on ne peut changer ſans effort l’état actuel d’un corps, ſoit qu’il se meuve, ſoit qu’il ſoit en repos ; ainſi on peut donner à la force qui réſide dans les corps le nom très-expreſſif de force d’inertie.
Le corps éxerce cette force toutes les fois qu’il s’agit de changer ſon état actuel, & on peut la conſidérer alors ſous deux différens aſpects, ou comme réſiſtante, ou comme impulſive : comme réſiſtante, en tant que le corps s’oppoſe à la force qui tend à lui faire changer d’état ; comme impulſive, en tant que le même corps fait effort pour changer l’état de l’obſtacle qui lui réſiſte.
On attribue communément la réſiſtance aux corps en repos, & la force impulſive à ceux qui ſe meuvent ; mais le mouvement