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Vous souvient-il, lecteur, de ce passage du drame fait d’immobilité qui a nom Hamlet où, Polonius demandant à Hamlet ce qu’il est en train de lire, celui-ci répond : « Words, words, words », des mots, des mots, des mots ? J’ignore si je suis le seul qui ai partagé la curiosité du digne chambellan, mais j’ai voulu savoir ce que lisait en effet Hamlet. Alors de feuilleter les volumineux commentaires auxquels a donné lieu le théâtre de Shakspeare. Rien.

Je crois combler aujourd’hui cette lacune en disant que ce qui excitait ainsi l’amer dédain du jeune philosophe, c’était...., c’était une préface.

Mon Dieu oui, une préface ; non pas, évidemment, une de ces préfaces qui sont tout un feu d’artifice, ou bien la substance même, la moelle, si je puis m’exprimer ainsi, d’un livre fortement pensé, mais une de ces préfaces à la douzaine qui ôtent au plus intrépide toute envie de connaître l’ouvrage qu’elles précèdent.

Je reviens à ma découverte. Si ces trois mots terrifiants : « Words, words, words », ne s’étaient pas tout à l’heure