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plus pures ; et je ne puis mieux clore ces remarques sans suite qu’en citant les expressions d’un poëte anglais moderne qui l’a rendu avec un bonheur remarquable.

Dans notre beau pays on a vu de tout temps
La salle du château, la villa qu’au printemps
Couronne un vert feuillage, et le modeste asile
Où l’humble pauvreté, de soi-même, s’exile,
Qu’elle habite les bourgs ou réside au hameau,
Sur le coquet vallon qui se mire dans l’eau ;
Les palais des cités et le charme rustique,
Abriter à l’envi le bonheur domestique,
Ce frêle et doux trésor sur qui veille l’honneur,
Que d’un air souriant suit la sainte pudeur,
Qui dans un petit coin facilement enserre
Tout ce que le désir peut chercher sur la terre,
Et qui, plein de mépris pour le monde et ses soins,
Sait un monde plus beau ; ne voulant pour témoins
Que les heureux qu’il fait et le ciel son complice.
C’est la fleur qui dérobe un timide calice
À tous regards humains ; qui croît sur la hauteur,
Et qui sourit au ciel, d’où vient la chaleur[1].


LE CŒUR BRISÉ.


Onc n’entendis parler d’affection naïve
Que le souci n’eût pas pris plaisir à ronger.
Par la chenille aussi la rose voit manger
Le livre le plus doux que le printemps écrive.

Middleton.


Généralement c’est l’usage : quand on n’est plus susceptible de sentiments naïfs, ou qu’on a été emporté dans le joyeux mou-

  1. Tiré d’un poëme sur la mort de la princesse Charlotte, par le révérend Bann Kennedy.