Page:Irving - Le Livre d’esquisses, traduction Lefebvre, 1862.djvu/391

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Soyons sérieux. — L’auteur a conscience des nombreuses fautes et imperfections de son œuvre ; il n’ignore pas non plus combien il est novice, peu au fait des artifices littéraires. Ses imperfections s’accroissent encore d’une défiance provenant de sa situation particulière. Il se trouve écrire sur un sol étranger, et paraître devant un public qu’il a été habitué, depuis son enfance, à considérer avec les plus vifs sentiments de crainte et de respect. Il est rempli du désir de mériter son approbation, et cependant voit ce désir même entraver continuellement ses facultés et le priver de cette aisance et de cette hardiesse qui sont nécessaires pour atteindre le but. Néanmoins, la bienveillance avec laquelle il est traité l’encourage à aller de l’avant ; il espère qu’avec le temps il acquerra peut-être une démarche plus assurée, et il avance toujours, osant à demi, reculant à demi, surpris lui-même de sa bonne fortune, s’émerveillant de sa propre témérité.


FIN.