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tion que ce n’est pas là un caprice de sa fantaisie, mais que les vers ont été écrits par lui sous la dictée de son cœur :

À MES LIVRES :

S’il faut qu’à des amis on fasse ses adieux,
On se révolte, et puis on rit à l’espérance ;
On se revoit assis, causant aux mêmes lieux :
Cela vous gaze un peu les peines de l’absence.

Séparons-nous de même, interprètes pieux
De la sagesse antique, au temps de l’opulence
Qui séchiez la fatigue à mon front soucieux,
Et des heures pour moi talonniez l’indolence.
 
Je vous quitte à regret, mais non désespéré.
L’esprit vole à l’esprit, par l’amour attiré. —
Oui, vous serez un jour rendus à ma tendresse :

Bientôt, demain peut-être, à jamais réunis,
Nous nous abîmerons dans une sainte ivresse,
Au sein même de Dieu confondus et bénis.


L’ÉPOUSE.


Les trésors que la mer garde dans ses retraites
Valent-ils le bonheur, les voluptés secrètes
De l’homme qu’une femme étreint de son amour !
Je m’approche, et déjà de leur charmant séjour
L’air m’apporte, embaumé, la fraîcheur sans égale.
Quels parfums ravissants le mariage exhale !
La violette même a des parfums moins doux
Qui naît, parfume et meurt loin des regards jaloux.

Middleton.


J’ai souvent eu l’occasion de remarquer la force d’âme avec laquelle les femmes soutiennent les revers de fortune les plus