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grandi parmi les poinçons ; et le petit sacristain corrobora son opinion par un clignement de l’œil très-significatif, pendant qu’il secouait la tête d’une manière assez équivoque.

Jusqu’ici mes recherches, tout en jetant beaucoup de jour sur l’histoire des sommeliers, des poissonniers et des lords-maires, ne m’avaient pas fait découvrir le grand objet de mon enquête, la peinture de la taverne de la Tête de Sanglier. Aucune peinture de ce genre ne se trouverait dans l’église Saint-Michel. « Oui dà, c’est comme cela ! me dis-je, eh bien ici finissent mes recherches ! » J’abandonnais donc mon entreprise, allongeant la mine comme un antiquaire déconcerté, quand mon ami le sacristain, s’apercevant que j’étais curieux de tout ce qui se rapportait à la vieille taverne, s’offrit à me montrer ce qu’il y avait de mieux parmi les vases de la sacristie, vases remontant à une époque éloignée, quand les assemblées paroissiales se tenaient à la Tête de Sanglier. Ils étaient déposés dans la chambre des réunions, qui, lors du déclin de l’ancien établissement, avaient été transférées dans une taverne du voisinage.

Il ne fallut que quelques pas pour nous mener à la maison, située n°12, Mile’s Lane, ayant pour enseigne : Aux armes du maçon, et tenue par maître Edward Honeyball, le formidable porte-respect de l’établissement. C’est une de ces petites tavernes qui abondent au cœur de la Cité, et qui forment le centre des cancans, des nouvelles du voisinage. Nous entrâmes dans la première pièce, qui était étroite et sombre ; car dans ces petites ruelles il n’est permis qu’à quelques rayons de lumière de descendre, par réflexion, à force de lutter, jusqu’aux habitants, dont le plein