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timoine. Gui Patin, que ses grandes connoissances dans la médecine ont moins fait connoître que ses lettres satyriques, remplies de traits hasardés, & principalement sur la religion, le regarda toujours comme un poison, & n’oublia rien pour le décrier. Il avoit dressé un gros régistre de ceux qu’il prétendoit avoir été victimes des partisans de ce remède. Il nommoit ce régistre, le martyrologe de l’antimoine.

La plupart des médecins, divisés à ce sujet, étoient d’ailleurs à l’unisson pour les invectives. À tous les reproches que pouvoient se faire des secdateurs d’Hypocrate & de Galien, ils ajoutèrent des accusations particulières, des personnalités diffamantes. Jamais la dignité doctorale ne fut plus compromise. La querelle devint si dangereuse, qu’il fallut recourir à l’autorité. Le parlement ordonna que la faculté s’assembleroit pour décider définitivement.

Les docteurs s’assemblèrent en effet au nombre de cent deux, le 29 de mars 1666. Quatre-vingt douze furent d’avis de mettre le vin émetique au rang des remèdes purgatifs. En consé-