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règne, semble moins la justification de l’abbé de Prades, que celle de ses ennemis.

On l’avoit accusé de n’avoir pas fait lui-même sa thèse, de n’être que l’écho de quelques esprits-forts qui s’étoient servis de lui, dans le dessein d’établir un systême contre la religion. Il se recrie là dessus, & soutient que sa thèse est de lui, qu’elle n’appartient ni à ce prêtre métaphysicien, avec lequel il logeoit, ni aux encyclopédistes, quoiqu’il travaillât conjointement avec eux & qu’il ait même inséré, dans leur dictionnaire, une dissertation sur la certitude des faits historiques. Il est affreux, dit-il, de rendre une société de gens de lettres responsable d’une thése dont elle n’a sçu l’existence que quinze jours après qu’elle a été soutenue. Puisque tout le mauvais de sa thèse retombe sur lui, il veut qu’on lui fasse honneur du bon qu’elle contient. Renfermât-elle de plus grandes impiétés, rendues avec génie, il les reclame toutes.

De tels sentimens n’annonçoient pas un prompt repentir, cependant, en moins d’une année, l’abbé de Prades se trouva tout changé. Évêques, car-