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Mais, de tous les moyens employés pour rendre odieuse une société d’écrivains, le plus violent est la comédie des Philosophes. À l’imitation d’Aristophane, qui ne respectoit rien & qui divertissoit les Grecs aux dépens du mérite envié, on a tâché, dans la pièce Françoise, de couvrir d’opprobre les gens qui, s’ils sont réellement philosophes, méritent l’estime publique. Tout a paru surprenant dans cette comédie, l’idée de la pièce, l’exécution, le stile nerveux & correct, le ton satyrique, le succès prodigieux, le nombre des représentations, l’affluence des spectateurs. Il sembloit que ceux que l’auteur avoit en vue fussent des hommes frappés d’anathème, & qu’on leur fît faire amende honorable aux yeux de la nation & de toute l’Europe. On a voulu les venger de cet outrage par des écrits mordans ; mais la satyre a été funeste à quelques-uns de ses auteurs.

Peut-être que, sans la comédie des Philosophes, celle de l’Écossoise n’eût pas été donnée. La première fut l’occasion indirecte de quelques autres petits combats, quoiqu’assez vifs, livrés