Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’autrui par conjecture ? Comment peut-on même juger sur la déclaration d’un tiers contre celle de la personne intéressée ? Qui sçait mieux que moi ce que je crois ou ne crois pas, & à qui doit-on s’en rapporter là-dessus plutôt qu’à moi-même ?… Il resteroit donc à penser, sur ceux de nos pasteurs, que vous prétendez être sociniens parfaits, & rejetter les peines éternelles ; qu’ils vous ont confié là-dessus leurs sentimens particuliers : mais, si c’étoit en effet leur sentiment, & qu’ils vous l’eussent confié, sans doute ils vous l’auroient dit en secret ; dans l’honnête & libre épanchement d’un commerce philosophique, ils l’auroient dit au philosophe & non pas à l’auteur. »

À Paris, le cri général fut contre M. d’Alembert. Ses partisans même le blâmèrent, & ses ennemis l’accusèrent de n’avoir parlé des sentimens de quelques ministres rebèles à Calvin, que pour avoir occasion d’autoriser ses propres idées. Ce portrait, qu’il trace de la République de Genève, portraits si flatté, si chimérique, même, à quelques égards, de l’aveu de ses citoyens,