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écritures est peut-être la seule chose qui distingue, d’un pur déisme, le christianisme de Genève. » D’ailleurs il fait un grand éloge de cette ville, de ses mœurs, de son gouvernement, de son clergé, de sa constitution ecclésiastique. Son dessein n’étoit pas d’offenser un corps respectable. Il vouloit, au contraire, faire honneur aux ministres de leur esprit de philosophie, de modération, de tolérance, & du soin qu’ils apportent à prêcher moins le dogme que la morale. Les réflexions d’un des chefs de l’entreprise encyclopédique, étoient une inattention repréhensible & non une méchanceté condamnable.

Il est à remarquer qu’avant que de s’ouvrir sur la façon de penser des pasteurs Génevois, il avoit fait un voyage dans leur ville. Son article parut le résultat de ses conversations avec eux. Plusieurs de ces messieurs, dit-il, s’imaginent que le premier caractère d’une religion est l’accord parfait de celle-ci avec la raison. Un d’eux, ayant trouvé le terme de nécessité trop fort à la tête d’un livre sur la révélation, substitua le mot d’utilité[1]. Ceux qui

  1. Encycl. art. Gen.