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d’une extrême importance pour elle de rétablir les dictées & les lettres. Pour faire passer ses préceptes & ses connoissances à ses élèves, elle n’avoit que la tradition, voie bien foible, mais ressource qu’eussent voulu encore lui enlever les médecins. Ils cherchèrent tous les moyens de tenir la chirurgie dans l’obscurité, & d’empêcher que cette école ne se relevât, ne disputât un jour d’éclat & de science avec la leur, & ne devînt une ennemie formidable.

Malheureusement les chirurgiens avoient mille obstacles à vaincre : ils gémissoient dans l’oppression. Les préjugés du public ne leur étoient pas même favorables. Il croyoit que la science devoit être totalement étrangère à leur profession, & qu’ils devoient se borner toujours au méchanisme. Pour rendre à leur art son indépendance naturelle & la noblesse dont il est susceptible ; pour l’élever au niveau de la médecine, il falloit une loi souveraine qui le rappellât à son état primitif. On se flatta que cette loi seroit donnée en voyant, en 1724, l’établissement de cinq démonstrateurs