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inventions dont les auteurs n’ont pas été bien reçus du public, & qui les en ont même fait mépriser dès qu’elles ont paru.

Si des contestations élevées au sujet de l’orthographe, nous passons à celles qu’a suscitées la prononciation, nous verrons encore les grammairiens divisés. L’impossibilité de sçavoir comment il faut prononcer la plupart des mots latins, & les idées, à cet égard, des modernes latinistes mirent autrefois en combustion l’université de Paris & le collège Royal. De serviles compilateurs de phrases, d’une langue qu’on a bien de la peine à entendre, plus amateurs des mots que des choses, osèrent se donner pour des oracles en fait de prononciation. Mais, nonobstant l’infaillibilité que chacun s’attribuoit, ils ne furent pas moins en guerre pour sçavoir de quelle manière on prononceroit les deux mots quisquis & quanquam. L’université de Paris vouloit qu’on prononçât kiskis, kankam. Quelques professeur du collège Royal, nouvellement établis, jaloux de se faire un nom dans le monde latin, étoient d’avis contraire. Ils opinaient fortement