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Taisez-vous ! sots savans, fanatiques Docteurs :
Ce que je vois dément vos songes imposteurs.
Oui ce vaste univers, quoiqu’en disent les prêtres,
N’est qu’un immense con où s’engendrent les êtres ;
Et quand par la mort même ils nous semblent détruits,
Sous mille aspects divers je les vois reproduits ;
Tout change à chaque instant, et rien ne doit s’éteindre
Vers un but créateur tout s’empresse d’atteindre…
Mais quelle volupté m’ôte le sentiment ?
Je me meurs ! je me pâme… un exquis frottement
Electrise ma verge… au sein de ma fulvie,
Je la sens élancer l’étincelle de vie…
Nous tombons épuisés sous l’excès des plaisirs…
Une douce langueur remplace nos desirs…
Oui, l’augure est certain, ah qu’elle jouissance…
Un être nous devra sa nouvelle existence
Et pourquoi cette ivresse et ce charme attaché
Au delire des sens, s’il doit être un peché ?