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pouvoient en dérober les défauts à l’œil de la raison et à la faulx de la philosophie ; ce sont eux qui ont asservi l’esprit humain sous leurs imbéciles préjugés, et qui, pour comble d’infamie, ont sanctifié, par leurs impostures bénites, les erreurs dont ils ont enivré les siècles. Il est évident que la révolution, qui est le triomphe des lumières, ne peut voir qu’avec indignation la trop longue agonie de cette poignée de menteurs ; leur regne expire, et fait place à l’empire du bon sens et de la raison : il est du devoir des Patriotes d’en accélérer les progrès, et d’insinuer dans l’esprit de leurs concitoyens moins éclairés, les principes réformateurs de la révolution française.

Et d’abord, Citoyens, les rapports de Dieu à l’homme, sont des rapports purement intérieurs, et qui n’ont pas besoin, pour être sincères, du faste du culte et des monumens apparents de la superstition ; vous commencerez par envoyer, au trésor de la République, tous les vases, tous les ornemens d’or et d’argent qui peuvent flatter la vanité des prêtres, mais qui sont nuls pour l’homme vraiment religieux, et pour l’Etre qu’il prétend honorer. Vous anéantirez tous les symboles extérieurs de la religion, qui couvrent les chemins et les places publiques, parce que les chemins et les places publiques sont la propriété de tous les Français, et que tous les Français n’ayant pas le même culte, en flattant inutilement la crédulité des uns, vous attaqueriez les droits, et vous choqueriez les regards des autres ; parce que la France ne reconnoît pas