Page:Instruction adressée aux autorités constituées des Départemens de Rhône et de Loire.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 12 )

aristocrates de Lyon, ont marqué pour les scélérats une tendresse criminelle, un intérêt parricide ; qu’est-il besoin de vous en dire davantage ? Si vous êtes patriotes, vous saurez distinguer vos amis ; vous séquestrerez tous les autres.

Vous ne serez pas assez imbécilles, pour regarder comme des actes de patriotisme quelques actions forcées et extérieures, par lesquelles les traîtres ont souvent cherché à vous mieux abuser. Voici le langage que la plupart d’entre eux vous tiendront : « Mais qu’a-t-on à nous reprocher ? nous nous sommes toujours bien montrés ; nous avons fait notre service dans la Garde Nationale ; nous avons payé toutes nos contributions ; nous avons déposé des offrandes sur l’autel de la Patrie ; nous avons même envoyé nos enfans à la défense des frontieres ; qu’exige-t-on, que veut-on encore de nous ? » Vous leur répondrez ; peu nous importe ; le patriotisme est dans le cœur ; tout ce que vous vantez là, les scélérats qui nous ont trahis, les Lafayette, les Dumourier, les Custine en avoient fait encore davantage ; vous n’avez jamais aimé le Peuple, vous avez traité l’Egalité de chimere, vous avez osé sourire à la dénomination de Sans-Culottes ; vous avez eu du superflu à côté de vos freres qui mouroient de faim ; vous n’êtes pas dignes de faire société avec eux, et puisque vous avez dédaigné de les faire siéger à votre table, ils vous vomissent éternellement de leur sein, et vous condamnent à votre tour à porter les fers, que votre insouciance ou que vos manœuvres criminelles leur préparoient.