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Nous ne vous parlons pas seulement ici de prêtres, des nobles, des parens d’émigrés, des administrateurs et autres fonctionnaires parjures sur lesquels la loi a prononcé expressément, nous présumons qu’à cet égard vous avez fait votre devoir. Vous en répondez sur votre tête ; mais nous vous parlons spécialement de tous les hommes qui, sans être compris nominativement dans les décrets, sont désignés par eux à la surveillance Nationale ; nous vous parlons de ces hipocrites qui n’ont eu qu’à à la bouche, les mots de respect des loix et des personnes, et qui tous les jours opprimoient vos personnes et violoient à l’égard du malheureux les plus saintes des loix, celles de l’humanité et de la nature ; nous vous parlons de ces hommes durs et insensibles par habitude et par état, qui ne peuvent point aimer la révolution, parce qu’elle contrarie leurs préjugés, qu’elle anéantit leurs espérances, et qu’elle tue leur cupidité ; ce sont ces êtres, qui s’intituloient hommes de loi, et qui auroient du s’appeler hommes de sang, qui ne vivoient que des dissentions de leurs frères et de l’aliment éternel qu’ils fournissoient à la discorde et à la haine ; ce sont tous ces chiens courants de la féodalité, qui enoient régistre de ce que leur valoient les exactions, les fripponneries, les usurpations de vos tyrans, et qui fondoient l’espérance de leur dîner sur vos larmes et sur vos soupirs ; ce sont tous ces êtres fanatiques, qui se sont prononcés pour des prêtres rebelles à la loi ; ce sont enfin tous ceux qui, à l’époque de la lutte de la liberté contre les