Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/85

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme Notre fils, etc [1]». Suit encore une pièce de vers en l'honneur du défunt.

Enfin, vers la conclusion de l'inscription, l'on ajoute en ces termes la date exacte de l'érection du monument: c Érigé dans la 20® année de (la période) K'ai-youen (de la dynastie) des Grands T'ang, l'année cyclique étant Jin-chin, le ?e mois (appelé) Sin-tcheou, de la nouvelle lune le 7« jour (appelé) Tingw(e)i.» Le chiffre indiquant le mois, est mutilé; selon moi, il faut lire 7, ce qui concorderait avec ce qu'indique l'inscription turque de INE, savoir que notre monument fiit inauguré au 7® mois. En ce cas, la date complète correspondrait exactement au l®** août 732 d'après notre ère. Afin de ne pas interrompre ici l'exposition par une longue digression relative à la chronologie, je renvoie à la note con- cernant INE, à la fin de mon travail, l'argumentation de cette manière de voir personnelle.

L'inscription chinoise du mon. II, en l'honneur de Bilghè kagan, est fortement mutilée, en sorte que c'est seulement une partie très restreinte qu'on peut lire de suite[2]. Sa fin porte pour date la 23e année de la période K'ai-youen, c'est-à-dire 735 d'après notre ère, et dans le corps du texte on cite la 22e année de la même période, soit 734; évidemment c'est l'année de la mort du khan, ce qui concorde avec les indications puisées autre part (voir plus haut, p. 79). Il va sans dire qu'originairement il s'est trouvé une addition des mois et jour, mais il n'y en a plus aucune trace.

Les autres côtés des deux monuments, tant le côté large de l'Est que les deux étroits du Nord et du Sud, sont couverts d'inscriptions serrées, exécutées avec les singuliers caractères turcs. Ces inscriptions sont au nombre des plus considérables qui existent d'ailleurs: celle du mon. I contient en tout près de 10000 caractères; celle du mon. Il, d'une écriture un peu plus

  1. Selon M. Wassiliew: «Ewig werde ich mein Mitgefûhl aussprechen, (denn) (1er Kuinmer ist in meinem Herzen. Dazu (war) der Tegin der jiingere Bruder des Kagan, und der Kagan ist gleichsam mein Sohn.»
  2. Voir Dbvéria dans Inscr. de l'Orkhon p. XXVII et suiv., et à présent Wassiliew dans Radioff, 1. c, p. 170 et suiv.