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En 732, il y eut de grands troubles dans le pays des Khi- tan. Leur roi venait d'être tué; un de ses ministres se sauva avec tous ceux de son parti auprès du khan, pendant que la reine des Khi-tan, qui était Chinoise, se retira en Chine, ce qui donna naissance à une guerre à laquelle les Turcs eurent quelque part, mais qui finit au désavantage des rebelles [1].

«La dix-neuvième année de la période Khai-youen, c.-à-d. en 731, Kioue-te-kin mourut. L'empereur ordonna à Tchang-kiu-i[2], dont le titre était Kin-'ou-tsiang-kiun [3], et à Lia-hiang[4], qui avait le titre do Tou-kouan-lang-tchong [5], d'aller, avec un décret muni du sceau impérial, porter des compliments de condoléance au grand khan, et déposer des offrandes. Il ordonna de graver une inscription sur une stèle, d'ériger une statue du défunt et de cons- truire un temple (une salle des ancêtres). Sur les quatre murs on devait peindre des tableaux de batailles. Il chargea six ar- tistes supérieurs de les peindre exactement et ressemblants et tels qu'on n'en avait jamais vus dans ce pays, et afin que le khan en fût ému quand il le verrait.»

«Le khan demanda de nouveau la princesse, et l'empereur, voyant ses instances pressantes, la lui accorda. En conséquence, il députa un ambassadeur [6] pour présenter ses remercîments à l'empereur et le prier de vouloir bien fixer l'époque du mariage. Mais inopinément il fut empoisonné par Meï-lou-tch'oue [7]; luttant

  1. Deguignes, p. 458; Mém. sur les Chin. XVI, p. 24, 26. Comp. II S 7-8?
  2. Tchang Khû-yih, Schlegel, 1. c , p. 47. J'ai mis kiu au lieu de kin dans Stan. Julien, ce qui n'est sans doute qu'une faute d'impression. Dans Inscr. de l'Orkhon, p. XX, on écrit kiouï, d'après le Père Hyacinthe.
  3. «C'était un fonctionnaire qui précédait l'empereur lorsqu'il sortait, pour prévenir les dangers imprévus. Il tenait à la main un bâton de cuivre doré aux deux bouts, et qu'on appelait kin-'ou^ (kin-tcou, Schlegel).
  4. Corrigé par moi pour Linhianfj, St. Julien; Liihiang, Schlegel, 1. c, Lioal San, Insrr. de l'Orkhon, 1. c, d'après le Père Hyacinthe. Peut-être le même que Likâng, I N 12.
  5. «Maître des cérémonies des officiers de la capitale», Schlegel, 1. c.
  6. Stan. Julien, qui dit «son frère aîné, Kiaï-li-pi», a dû se tromper sur le sens du premier caractère du nom; car le khan ne peut pas avoir de frère aîné. M. Schlegel le nomme Kokailikpit (Inscr. de l'Orkh. «Gueguyeubi»).
  7. Meïlouk toat, Schlegel, 1. c.