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cha(t), le petit chad [1] il était d'un caractère humain et plein d'amitié fraternelle; et s'il avait lui-même obtenu le royaume, c'était par le mérite de Kioue-te-kin, auquel il voulut à tout prix céder son royaume, que celui-ci ne voulut cependant point accepter. Le khan lui conféra alors le titre de «Prince sage de la gauche» (Tso-hien-tcang) [2], et lui donna le commandement ex- clusif sur l'armée [3]

«Me-tch'oue aussitôt mort, Kioue-te-kin avait fait périr toutes les personnes attachées à son service. Mais Tun-yo-kou [4], dont la fille, Po-fou, avait été mariée à Me-ki-lien, échappa seul à ce massacre. Quand il fut revenu vers sa horde, Sou-lo, général turc de la horde des Tou-ki-chi, après avoir ramassé les débris de la défaite des deux frères So-ko et Tche nou (p. 71), s'était lui- même nommé khan, et la plupart des Tou-kioue allaient se donner à lui; mais Me ki-lien avait appelé Tun-yo-kou pour le consulter sur les affaires du rovaume. C'était un homme de soixante-dix ans et qui inspirait à tout le monde une crainte respectueuse. Tout à coup, Sse-thaï. de la horde de Hie-thie, et autres, vinrent du coude du fleuve Jaune et se soumirent à lui. Dans le com- mencement, les familles soumises s'étaient transportées dans le midi. Tchang tchi-yun, qui avait le titre de Tou-hou en second du Chen-vu, excita la haine et la colère des barbares de l'Ouest. Quand Kiang-hoei fut nommé inspecteur des frontières, Tchang- tehi-yun leur défendit de faire usage d'arcs et de flèches, et leur ôta tout moyen de subsister du produit de la chasse. Kiang-hoei leur ayant rendu toutes leurs armes, ils attaquèrent ensemble Tchang-tchi-yun , le firent prisonnier et furent sur le point de l'envoyer aux Turcs. Mais ils furent contraints de le mettre en

corruption du nom turc personnel du khan; mais quel a été ce nom, c'est ce qui reste obscur. Dans les inscriptions, le khan n'a que le nom de Bilgä qaɣan ce qui, d'ailleurs, semble avoir été la dénomination générale des khans) ou, quand son titre est complet, Tanritäg täṅridä biłmyš türk bilgä qaɣan, c.-à-d., le sage kagan des Turcs, qui ressemble au ciel et qui est venu du ciel. - Dans la forme chinoise Pit-kia, t représente, selon M. Schlegel, le t primitif.

  1. Comp. I E 14 (note 21). 17; II E 15; II S 15.
  2. Ou: lui donna le gouvernement d'orient, Deguignes, p. 458.
  3. Journ. as. IV, p. 458 et suiv.; Schlegel, Stèle funér., p. 23 et suiv.
  4. Comp. Tonjuquq, II S 14.