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kien-kouan, de titre du Touhou (c.à-d. gouverneur général chinois) les attaqua, et décapita Thong-o sous les murs de la ville. Les ennemis se débandèrent et s'enfuirent. Ho-pa n'osa point s'en retourner; il ennmena sa femme et ses enfants et vint se soumettre à la Chine [1]

A la même époque (714?) on mentionne encore une expédition contre les Tou-ki chi. Le khan de ceux-ci. So-ko, fils d*Ou-tche-le (voir p. 70, note 3), avait partagé le gouvernement de son empire avec Tche-nou, son frère cadet. Celui ci, jaloux de n'être pas le plus puissant, ou abandonné des siens à cause de sa violence, alla se rendre ù Me-tch'oue, s'offrant à lui servir de guide pour aller faire la guerre à son frère aîné. Metch'oue fit arrêter Tche-nou et alla seul à la tête de vingt mille chevaux attaquer So-ko, et le fit prisonnier. Au retour de cette expédition, parlant à Tche-nou: «Vous deux, quoique frères, dit-il, vous ne pouvez vous accorder ensemble; puis-je attendre aucune fidélité de votre part?» et il les fit mourir sur-le-champ tous deux[2].

On mentionne aussi qu'il «avait souvent attaqué les Ko-lo-lou[3]

  1. Joum. as. IV, p. ^ôi- (453); comp. Deguignes, p. 452, Visdelou, p. 47.
  2. Deguignes, I. c, p. 496 et suiv.; Visdelou, 1. c, p. 54 b. Comp. I E 19.
  3. En turc, Qarluq (de qnr, neige?). Voici ce que racontent à leur égard les sources chinoises, dans une section à part de l'histoire des Thang (voir Vis- delou, p. 76): «C'était dans sa première origine un ramas de familles Tou-kioue. Ils étaient placés au nord-ouest de Pe-thing (voir plus haut) et à l'occident des monts d'Or. Ils étaient partagés en trois corps ou familles. En 650, ou peu après, les trois corps furent réduits en province par les Chinois. Les chefs de ces corps eurent le titre de Toutou Ces trois corps étaient serrés par les Tou-kioue du côté de l'orient et du côté de l'occident. Ils observaient la force ou la faiblesse des Tou-kioue, pour régler sur cela leur soumission ou leur révolte, sans avoir à cet égard aucune conduite arrêtée. Dans la suite, ils s'avancèrent peu à peu vers le midi, et leur chef prit le titre de Che hou [Ye-jtout comp. p. 59, note 1] des trois familles ou corps. Ils étaient courageux et aimaient la guerre. Un peu après 713, les Ko-lo-lou vinrent deux fois rendre hommage à la Chine. Après 742, ils se soumirent aux Ouigours et vinrent s'établir dans les monts Oude-ghien {Ouiou-ghai ou, en chinois, Oulou-kiim ou bien Ou-te-kien [Outkin, Devéria]), où ils s'assujettirent aux Houi-ho (Ouigours). Ceux qui demeuraient dans les monts d'Or et à Pething, rendaient tous les ans hommage à Tempereur.» Leur histoire ultérieure est insignifiante pour notre sujet. Comp. Devéria dans Insrr. de f'Orkhon, p. XXXV [15]; Bretschneider, 1. c, II, p. 39 et suiv., et l'inscr. I N 1, II E 29, 40.