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Altaï (en chinois Kin-chan, les monts d'or). C'est peut-être là aussi, dans les monts Ektag («mont d'or»), que Zemarkh rencontra le «khagan» des Turcs[1]). Vers le milieu du VIe siècle, leur chef était Tou-men, qui se donna le premier le titre de Kho-han (ka- gan, khan[2])) ou I-li-khan et à sa femme (non pas ta sa fille») celui de Kho-ho-toun[3]). Dans ce temps-là, les Turcs étaient déjà devenus nombreux et puissants et commencèrent cà se rendre aux frontières de la Chine pour vendre de la soie et entrer en relation avec le royaume du Milieu[4])». Tou-men attaqua entre autres les Thie-le, peuple nombreux de race turque[5]), les battit et soumit environ cinquante mille familles. Tou-men mourut en 552. Son fils Kho lo ou Isi-(ki-)khan, qui lui succéda, ne régna qu'un an. Apros sa mort, son frère cadet Sse-kin ou Sse-teou (ou Yen-tou) lui succéda et reçut le nom de (Mo-han ou) Mokan-khan[6]). «Il était d'un naturel dur et cruel, et ne s'occupait que de combats.» «Il se dirigea vers l'ouest et défit les Yeta (Yep-t'at, Schlegel; c.-à d. les Ephthalites des auteurs byzantins); à l'est, il poursuivit les Khi-tan[7]) au nord, il s'empara du royaume de Ki-ko (des K'it-kout, Schlegel). Par la puissance de ses armes, il soumit tous les royaumes situés en dehors des frontières (de la Chine). A l'est, depuis l'ouest de la mer de Liao (le golfe de Corée); à

  1. Έπειτα έπορέύοντο ξὺν τοίς ές το τοιόνδε τεταγμένοις, ίνα ό Χαγάνος αύτος ήν, εν όρει τινί λεγομένώ Έχτάγ,ώς αν είποι χρυσούν όρος Ελλην ανήρ, Ménandre Protector, ch. 18. Le nom d'Ektag est d'ailleurs inconnu et n'existe pas à présent. Il n'est donc point certain que cette localité appartienne aux monts Altaï mêmes; comp. Bretschneider, Mediœoal Researches from Eastern Asiatic Sources (London 1888), I, p. 13, note 5.
  2. Je ferai remarquer une fois pour toutes que dans cette Introduction j'emploie en général, à l'instar de la plupart de mes sources, la forme plus récente de ce titre, khan, tandis que dans la traduction des inscriptions mêmes je garde la forme ancienne, kagan en turc, qaɣan.
  3. En turc, qatun; comp. l'inscription I E 11, 25, 31, I N 9.
  4. Journ. as 111. p .S26-329; IV, p. 201. Deguignes, 1. c, p. 373 et suiv.
  5. En turc, à mon avis, Tölis ou Töläs Voir 1 E 13 -- II E 12, note 21.
  6. Ibd. p. 331 et suiv.; p. 350 et suiv. Deguignes, 1 c, p. 377.
  7. Peuple de race tongouse ou mongole (?), qui demeurait dans la partie méridionale de la Mandchourie de nos jours En turc, Qytai (I E 2 et 4, et ailleurs). Comp. Klaproth, Tdbleaux historiques de l'Asie, p. 87, 159; G. H. Fi. M H. Hfe Volker der Mandschurey, I (Gôttingen 1830> p 8*2 ot suiv ; Bretschneider, 1. c. p. 208.