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Los Turcs entrèrent aussi en relations avec l'empire byzantin: en 568, ils envoyèrent une ambassade à Constantinople. En revanche, l'année suivante, on envoya, sous la conduite de Zemarkh, une ambassade grecque au «khagan» turc «Dizaboul». C'est surtout à ce propos que divers auteurs byzantins, notamment Ménandre Protector et Théophylacte Simocatta, donnent des renseignements sur les Turcs, renseignements qui sont pourtant assez insignifiants en comparaison de ceux dont nous sommes redevables aux Chinois.

Pour servir de donnée à l'intelligence de la teneur des inscriptions et contrôler ce qu'elles nous racontent, je jugerais convenable de présenter ici quelques points principaux de l'histoire des Turcs en suivant, mais seulement en seconde main, la version chinoise. Cet exposé consiste en des extraits empruntés aux ouvrages précités, surtout au mémoire de Stan. Julien. (Les passages reproduits littéralement, sont mis en « ».) Quant à la reproduction des mots et noms chinois, je regrette de n'avoir pu être conséquent; toutefois je m'en tiens en général à ce même auteur, à moins d'indication contraire.

Voici d'abord quelques notices sur les mœurs des Tou-kioue [1]:

«Les Tou-kioue laissent flotter leurs cheveux, jettent à gauche le pan de leur vêtement[2], et habitent sous des tentes de feutre. Ils se transportent d'un lieu à un autre, suivant qu'ils y trouvent de l'eau et des herbes. Leur principale occupation est l'élève des troupeaux et la chasse. Ils font peu de cas des vieillards, et montrent une grande estime pour les hommes qui sont dans la force de l'âge. Ils ont peu d'intégrité et de honte du mal, et ne

  1. Journ. asiat , 6e s., III, p. H31 et suiv. (sous l'année 558), p. 351 et suiv. (sous l'année 581 ; Visdelou, 1. c. p. 56 et suiv Les notices regardent donc un temps plus ancien que celui de nos inscriptions; mais, à coup sûr, les détails rapportés n'ont subi que très peu de changements pendant cet intervalle.
  2. «Les Chinois le jettent à droite, et considèrent l'usage contraire comme le signe auquel on reconnaît qu'une nation n'est pas civilisée