Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment fréquents ici comme dans tous les idiomes turcs [1], par exemple, 𐱃𐰆𐱃𐰯 tutyp, 𐱃𐰆𐱃𐰯𐰣 tutypan, tenant, ayant tenu, 𐰞𐰯 ałyp, prenant (ały dans la locution 𐰞𐰃𐰋𐰃𐰼𐰢𐰾 ały‿birmis est une autre formation du gérundium, voir p. 11), 𐰉𐰆𐰞𐰯 bołyp ou -up (voir p. 14), étant devenu, 𐰚𐰠𐰯 kälip, 𐰚𐰠𐰯𐰤, kälipän, venant, étant venu, 𐱅𐰃𐰯 tip, disant, etc. De même 𐰞𐰯 ałp, vaillant, 𐰸𐰆𐰯 qop, beaucoup (voir p. 19).

Dans le corps des mots aussi, 𐰯 figure assez souvent, par exemple, tämir‿qapyɣqa à la porte de fer, 𐱃𐰯𐰀 'tapa, contre, 𐱅𐰇𐰯𐰇𐱅 tüpüt, le Thibet.

Au contraire, le son p, ici comme dans la plupart des idiomes turcs et mongols, semble ne pas figurer au commencement des mots, où il est remplacé par b (si surtout certaines langues turques du Nord ont aujourd'hui le p dans cette position, c'est que très certainement il n'y faut pas voir un trait primitif, mais au contraire une évolution postérieure). Les seuls exemples qu'on ait de 𐰯 écrit au commencement des mots, sont les noms de peuple 𐰯𐰺 : 𐰯𐰆𐰺𐰢 I,37, II,37, noms inconnus, et ^ 1,22 (comp. 1,28, 40, 11,30, 39), ainsi que [)] II,45,, qui doit être apparenté avec le mot précédent. Il est indubitable que partout ici l'on a une voyelle a précédant p: apar‿apurym, apamyz [2] ""pa^

𐰉, 𐰋 (𐰅)

Pour b l'on a deux signes: avec les voyelles vélaires, 𐰉 (avec diverses variantes dans les inscriptions de l'Iénisséi, voir p. 9); avec les voyelles palatales, 𐰋 (I,70 𐰅, mon. III, Ongin 𐰅 𐰅, 𐰅 5; de même Ién. 𐰋 et 𐰅, sans qu'il me soit clair s'il y a quelque différence dans la signification spéciale des deux signes; quelquefois même ils

  1. Voir par ex. Mirza Kasem-Beg, Gramm. d. türk.-tatar. Sprache, Leipzig 1848, p. 140 et suiv., § 312—317.
  2. Ce thème apa- figure seulement combiné avec le thème 𐰲𐰇 čü- plutôt äčü- dans les formes äčüm‿apam et äčümiz‿apamyz, où -m et -miz, -myz doivent être les affixes pronominaux de la 1e personne, sing. et plur. Le sens exact de chacun de ces mots m'est inconnu, mais le tout signifie évidemment quelque chose comme mes, nos ancêtres, aïeux. (M. Radloff, dans Denkm. Kül T., ne traduit pas ces mots.)