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106) [n S 7]. Ce passage a évidemment trait aux troubles qui eurent lieu environ 732 (en 730 et les années suivantes) dans le pays des Khi-tan et des Hi, et auxquels les Turcs se trouvèrent aussi mêlés. Par malheur les lacunes rendent encore plus difficile de voir quel rôle ils ont joué dans ces luttes. Comp. p. 78 et les sources qui y sont citées.

107) pi S 8]. Le nom de cet homme portant le titre de sâàûn (voir note 24) est Qu, Kou, Quy, II S 9, étant accusatif (note 39 a). Mais quel est cet homme à qui le kagan, à l’occasion de la mort de son fils (comp. note 23), rend des honneurs tout spéciaux, mais dont, à ce qu’il semble, il est aussi l’adversaire ?

Est-ce un général chinois, ou appartient-il aux peuples Kitaï ou Tatabi ? Suivant 

le contexte, la première de ces suppositions est peut être la plus vraisemblable, quoique les annales chinoises ne semblent mentionner dans cette époque aucun général dudit nom (Kou, Ko, Hou, Ho ? Kouang, Radloff, p. 174, est trop loin pour être pris en considération). Dans le second cas l’on pourrait penser à ce Ko-lo-kan (Deguignes, I, 2, p. 468) ou Ko tokan (Mém. sur les Chin., XVI, p. 26), ministre des Khi-tan, qui se sauva, avec tous ceux de son parti, auprès du kagan turc, et ne songeait qu’à s’allier avec les Turcs pour attaquer la Chine.

108) [II S 9]. Comme le kagan était devenu chad dans sa vingt-quatrième année (II E 15, p. 103), soit l’an 707 ou 706 (comp. note 21, p 147), on peut bien dire à la rigueur qu’à sa mort, survenue en 734, il avait été chad «pendant vingt-neuf ans :», si l’on comprend dans ce nombre les années initiale et finale. Quand d’autre part on dit également qu’il a été kagan «pendant vingt-neuf ans» (et cette leçon reste indubitable d’après les caractères conservés), il faut que ce dire soit simplement une faute d’écriture ou de calcul, au lieu de dix-neuf, puisqu’il ne devint kagan qu’en 716. — Ici, c’est encore le kagan défunt qui parle à la l^e personne ; dans la ligne suivante seulement, c’est son fils et son successeur qui prend la parole ; comp. p. 86.

109) [U S 10]. Concernant les données générales pour comprendre cette désignation chronologique, voir note 83. Le nom de la première des deux années nommées ici, d’après le cycle duodénaire (p. 175), doit, à n’en pas douter, se lire [y]t, chien (de môme, Radloff). L’an 734, année de la mort du kagan (voir p. 79 et 83), était précisément l’année du Chien. La seconde année qu’on cite ici, porte le nom- de akyazyn ; le seul objet qu’on puisse y voir, est nécessairement l’année suivante, 736, l’année du Porc, quoique ordinairement les idiomes turcs la dénomment du mot commun pour porc, toAuz, tandis que ce mol afyazyn est tout à fait inconnu : peut-être n’est-il pas turc à proprement parler La ressemblance indubitable qui existe avec le mot mandchou correspondant oulghiyan, pourrait faire penser à un emprunt fait à quelque dialecte tongouse (par ex. la langue Kitaï ?).

Or le jour de la mort du kagan était «rï ?/ dixii^nw mois, le trente sixième