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façon dont ils s’avancent ; «dorthin» est une addition que ne comporte pas le texte.) — Dans ce qui suit, les mois qryn qyslta sont peu sûrs. De même que Radloff j’ai conçu le premier de ces mots, qarayyn, comme un accusatif avec affixe pronominal de qaray (djag. qaray, qaraq), pillage. L’orthographe avec ) et sans (^ pourrait d’ailleurs faire songer plutôt à un cas instrumental («par des pillages»). Concernant qyslta, j’ai pensé à l’osm. qyseUat’, raccourcir, abréger.

102) [II E 37]. Le mot àltàbûr ou, comme peut-être il eût été plus correct de le transcrire, iltûbir (II E 40, il semble y avoir la trace d’un i au commencement du mot, et le premier élément de celui-ci peut être il, note 2), se présente, outre ici, I N 3, I NE, Il E 40 et, avec l’affîxe -lig, II E 38. Le sens en e-t obscur ; pourtant, suivant le contexte, il semble moins désigner une dignité, une espèce d’officier, que se prendre plutôt dans une sorte de sens politique, quelque chose comme tributaire ou allié Alors les Eltèbers ouigours pourraient désigner, par ex., les peuples tributaires ou alliés qui, sous la souveraineté des Ogouz, tribu régnante, constituaient ensemble la confédération des Ouigours. Comp., sur ce nom, note 22.

103) [II E 39]. Sur les Talabi voir p. 141, note 8 (p. 67, note 2 ; p. 77). (Peut-être eût-il été plus correct de traduire tabyaè qayanqa kôrti [comp. I E 30] par «se soumit au kagan chinois [et se sépara de moi]» que par «était soumis, etc.») — Jalabây, forme munie d’affixe pronominal, de jaèabâ ou Jalabaâ = ouig. jaèauâ (VXmbéry, Uig. Sprachm., p. 125, XVII v. 133) ou Jalacaâ (Radloff, Wôrterb,, I, p. 40 ; comp. p. 1380), envoyé ; sur le b comp. p. 26 Jaiabdy, leurs envoyés, c’est-à-dire les envoyés des Tatabi. Le mot se trouve aussi Inscr, de V Ienisseï, XXIII 1—4 et XXII 51—54, où, à mon avis, il faut lire : ^’r^f’rclâni itârîn tûpût^q^nqa jf^l^btë^b^rdy m, à cause de, mes mérites, j’allai en envoyé chez le khan du Thibet. — Le mot suivant doit être coordonné avec snby ; je le lis 6tft{fi et y vois une forme à affîxe pronominal, de otiiy = ouig. ôtûk, demande. (Radloff a la leçon ôtâgi, que [p. 100] il rapproche des djag., osm. ôtàki, «jenseitig» (de ôtà, au delà, de l’autre côté) et qu’il traduit par «von dort». Mais si ce rapprochement était correct, ôtâgi ne pourrait être qu’un adjectif, déplacé ici.)

104) [II SE]. Concernant cette ligne comp. p. 87. Joyaru, à voyelles vélaires comme dans les autres langues turques, peut désigner une nuance un peu différente (en amont) de Jôgârû (en haut), I E 11 = II E 10, I SW, Il E 2, comp. p. 19, note 2 — Quant au mot ôiiiië, Radloff a supposé qu’il signifie l’espace de vingt-quatre heures, et je me suis rangé à cette supposition. Touchant le datif comp. p. 176, note 83.

105) [11 S 2j. Comp. p. 9i. On ne peut rien dire de plus précis sur ces expéditions contre les Kitaï et les Tatabi, lesquelles ont dû avoir lieu à la fm de 721 et au commencement de 722.