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emple, est égal au 44e jour des Chinois, etc. D’entre ces deux alternatives, je suis porté à regarder la dernière pour la plus vraisemblable.

Puis nous avons la seconde date, celle de l’enterrement, qui eut lieu «au neuvième mois, le trente-septième Jour» de l’an 731. Ici encore il arrive que, selon le calendrier chinois, le caractère cyclique 37 ne tombe pas au 9e mois (depuis le commencement d’octobre jusqu’au commencement de novembre) de cette année. Si, au contraire, nous supposons que le 37e jour des Turcs soit le 44e des Chinois, tout s’arrange, et la date indiquée répondrait alors au 6 octobre 731.

Enfin nous avons la date de la mort de Kul-téghin, qui n*est indiquée que comme ayant eu lieu «dans l’année du Mouton (= 731). le vingt-septième jour :», par conséquent sans indication du mois. Bien que ceci soit une néghgence, il va sans dire qu’on ne veut dire par là autre chose que la première fois où le nombre cyclique 27 se présente dans cette année, ce qui est dans le second mois (depuis le milieu du mars jusqu’au milieu d’avril). D’après le calendrier chinois exact, ce serait le 23 mars, et, si le calendrier turc est de sept jours en arrière, le 30 mars. En tout cas ceci conconle avec I N 8, d’après lequel les luttes qui amenèrent la mort de Kul-téghin, eurent lieu «au printemps».

Quant au long espace de temps — un peu plus de six mois — qui, selon l’usage des Turcs, sépare la mort du prince et ses funérailles, voir p. 60 et comp. II S 10.

La leçon ałqad[ymy]z (ou ałqyd[ymy]z?) me paraît sûre d’après Inscr, de l’Orkhon, p. 11 ; comp. ałqa-, ałya-, ałya-, ałyy-, bénir, Radloff, Wôrterb,, I, p. 389 et suiv.

84) [I SE]. Concernant Yolig-téghin et sa part au travail de l’inscription «pendant vingt jours t, voir p. 84 et suiv. La taille même de l’inscription a certainement pris plus de vingt jours. — Yyar (se retrouvant I E 29 = II E 24) se rattache peut-être à yq-, «stromabw&rts schwimmen, fahren ; (kirg.) mit dem Winde gehen» (Radloff, Wôrterb., I, p. 1353) ; djag. iq-, couler ; subst, direction en aval sur un fleuve (Pavet de Courteille, p. 118) Il ne serait peut-être pas impossible d’admettre que j^/ar, après avoir désigné celui qui suit le fil de l’eau (celui qui ne tâche pas de marcher à contre courant), puisse passer à signifier «qui s’attache de bonne grâce à qn», «fidèle». Telle semble en tout cas être la signiflcation de ce mot (Radloff : «trefflich» ?). — Dans tajyun la première syllabe semble être le mot chinois taî, grand (comp. note 110). Quant à yun. je suis porté à le regarder comme la même chose que -giïn (note 59), changé d’après la loi de l’harmonie des voyelles (on n’y saurait guère voir le chinois kouan [taîkouan, grand officier], qu’en turc on aurait sans doute rendu par qan, comp. ôyqan, note 66). Le sens" de tajyun serait donc «les grands». {Tojyun ou tujyun^ I NE, semble être une formation analogue ; mais j’en ignore le sens.) — La leçon Jigâdi, à la vérité, n’est pas tout à fait sûre, puisqu’il peut être douteux que le premier caractère soit k ou j, et le dernier i ou à (ou û) ; mais elle est très vraisemblable ; comp. II E 36 et la note 20.