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rant de laquelle le soleil n’entre pas dans une nouvelle constellation zodiacale), en sorte qu’en dedans d’un cycle de 19 ans il arrive 7 années bissextiles de 13 mois (lunaisons), soit 384* ou 385 jours. L’année isolée est désignée soit comme le quantième du règne de tel empereur ou de telle période de son règne, soit d’après sa place dans un cycle de 60 ans, dont le point de départ remonte à l’an 2637 av. J.-C, et dont les années constitutives sont désignées, non point par des chilTres, mais par des caractères cycliques particuliers, formés par des combinaisons alternantes de deux séries de caractères (1894, p. ex , est kia-ou, c’est-à-dire la 31e année du 76e cycle sexagésimal, le numéro du cycle lui-même n’étant toutefois ordinairement pas exprimé). Concernant un autre cycle antique de 12 ans, aujourd’hui tout à fait hors d’usage en Chine, voir ci-dessous. Le premier mois (lunaison) de l’année chinoise est celui au courant duquel le soleil entre dans la constellation des Poissons ; d’après cela le premier jour qui puisse constituer le jour de l’an de Chine, est, d’après l’ère julienne, le 21 (le 20) janvier (Fritsche, foc, cit , p. 21, et non le 22, Williams, p. XVI), le dernier, le 20 (le 19) février. Le jour isolé est désigné soit de la même manière que chez nous, comme quantième de tel mois, soit d’après sa place dans un cycle (csemaine») de 60 jours continué depuis des millénaires et avec les caractères cycliques tout à fait les mêmes que ceux du cycle de 60 ans.

Après ces quelques remarques générales, passons à la date de l’érection de notre monument, date fournie par l’inscription chinoise et que j’ai communiquée p. 83. Ici la désignation de l’année est on ne peut plus incontestable : fia 20e année de (la période) K’ai-youem^ correspond au laps qui s’étend du 1er ou 2 février 732 au 20 janvier 733 de notre ère, et cette année a précisément le caractère cyclique ^Jinchim^, c’est-à-dire la 9e année du (57e) cycle sexagésimal, dont la première année est 724 (L*ari de cérijler les dates, t. II, partie 2, Paris 1818, p. 288, 309. Idbler, loc, cit., p. 2H6 ; Williams, loc. cit., p. 110 et tabl. C, F, G ; Fritsche, loc. cit, p. 86.)

La difficulté d*identifier la date complète, «le x^ mois (appelé) Sin-tcheou, de la nouvelle lune le 7e jour (appelé) Ting-icCe)i^, gît en ce que le chiffre désignant le mois (la lunaison) est mutilé ; on n’en voit nettement que la partie supérieure, trait presque vertical avec un trait transversal, à peu près horizontal. Quant à ce chiffre, on y a vu 12 (chin. +) dans la transcription représentée, dans Inscr. de VOrkhon, dans la planche qui regarde la page XXV, et Ton trouve la même manière de lire et dans G. v. d. Gabelentz, ibid., p. XXVI, et — bien qu’avec doute, à ce qu’il semble, — dans G. Schlegel, Stèle fun^’ra ire, p. 45. Toutefois, cette leçon ne peut pas être juste. D’abord il ne tombe, dans le 12» mois de cette année-là. aucun jour ayant le caractère cyclique indiqué, savoir TingicCeJi (c’est-à-dire le 44e du cycle sexagésimal, la csemaine» chinoise de 60 jours). Si néanmoins M. Schlegel fixe par calcul la date de l’inscription au 28 janvier 733, ceci tient à une inadvertance, et ne concorde pas avec ses propres indications de la page 46. Il est vrai que ce jour a le caractère cyclique Ting-tc(e)i, mais il ne rentre pas dans le I2e mois de la 20e année K’ai-youen, qui finit ie 2Ô janvier 733. En effet, le 28 janvier