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(aussi €se souvenir», Pavet de Courteille). Alors le mol devrait être employé dans quelque sens spécial, figuré, que je ne pourrais pas mieux définir.

78) [I S 6—7, II N 7]. Concernant ûlàsik voir p. 38, note 1. — Quant à ioyaj, que je traduis par «sombre», comp. djag. iioya, ombre. — La forme tûgûltin, 4ûn est obscure. Radloff, qui la change en tôyûltià (avec /l), traduit c— so habt ihr euch ûber den dichten Bergwald ergossen», ou, p. 128, «du ergossest dich vom[ !] dichten B.>, ce qui eût dû être tôgûltig ou plutôt tôkûltig (comp. p. 21). Ma traduction se fonde sur l’hypothèse que cette forme pourrait être un gérundium, formé de Uigûl (djag., etc.), (il, ce) n’est pas, par analogie avec les formes en (majtyn, (-ma) Un, mentionnés dans la note 76. Mais j’hésite beaucoup à avancer cette opinion, et je n’en saurais citer de parallèle dans aucun autre idiome turc. — La leçon qonajyn est parfaitement nette et sûre ; c’est ainsi que lit le texte typographie dans Inscr. de l’Orkhon. (Radloff lit qojbin, qu’il transcrit qojyp an et traduit par «verlasset (die Ebene)» ou bien, p. 91 et 108, <(die Steppe) verlassend, steige hinab». Toutefois, cette leçon et son interprétation sont impossibles en elles-mêmes, et pour des raisons de grammaire [par ex., gérundium en b au lieu de p] et pour des raisons de logique [où descendre de la plaine ?]). — Concernant aiyy voir note 68. — Buèyur- ou boëyur- (également I E 13 = II E 12) est le transitif de l’ouig. buë-, boë-, «aufwallen, zûrnen, hassen» (Vambért), djag. boës’altérer, se gâter, se fâcher, se tourmenter» (Pavet de Courteille). D’après le contexte, cette forme transitive ne s’emploie nullement en mauvaise part exclusivement «fâcher, irriter» («erzûrnen», Radloff), mais doit signifier «enflammer, exciter». (Vambéry. Uig. Sprachnion., p. 125, cite un verbe boëur-, qu’il traduit, je ne sais de quel droit, par «loslassen ; weglassen, verabschieden». A en juger d’après la forme de ce mot, on le croirait transitif du thème verbal en question boë-, par conséquent = notre buëyur-, boëyur-, plutôt que dérivalion de l’adjectif boë, vide, d’où boëat- (= osm , djag.), vider, lâcher, répudier. Dans le seul exemple cité par Vàmbéry et qu’il traduit ainsi : «Viele wunderbare Dinge mir zeigend, hast du mich entlassen» (boëurdung), notre mot semble aussi bien pouvoir signifier «tu m’as excité, tu as piqué ma curiosité», ou autres choses semblables ?)

74) [I S 8, II M 6]. On doit concevoir tout ce passage comme les avertissements du kagan à ceux de ses sujets qui avaient le désir d’émigrer en Chine. Concernant les formes en -sar voir note 29, sur -taôy, tââi, avec le pronom personnel affixe sân» voir note 66. — Je ne saurais concevoir arqyë que comme «caravane», répondant à l’ouig. aryyë (Radloff) ou arqyë, djag. arqië (Pavet de Courteille), id. Cette acception satisfait également à II Ë 25. Si j’ai traduit le mot parallèle tirkië par «convoi», c’est un peu plus arbitraire, ne connaissant pas aux autres idiomes turcs un pareil substantif. Mais il peut se rattacher au verbe 4jag- eV^ÂlXi wJ»» osm. turkâë-, marcher à la file, à la suite l’un de l’autre (Barbier de Meynard, Dict. turc, I, p. 460, y compare târki, arrière de la selle ; comp. aussi Vambéry, EtytnoL Wôrterb.,