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65) [I N 13]. «Mon fils aimé, le kagan des Turghès,» c’est-à-dire «mon gendre», voir II N 9, note 114.

66) [I N 13]. Tchang-sengun, c-à-d. l’ambassadeur chinois Tchang kiui, dont le titre était kin-ouisiangkiun, voir p. 78. Concernant èyqan, tchikan, qui doit être un mot chinois, M. G. Schlegel a bien voulu, sur ma demande, suggérer la possibilité du chinois chikouan, les historiens-censeurs de la cour.

67) [I S 1, II N 1]. Voici comment je conçois le sens de cette introduction destinée, selon moi, à ouvrir toute l’inscription (voir p. 87 et sniv.) : Le kagan déclare qu’il vient de s^asseoir sur le trône ; par conséquent c’est de son trône qu’il parle en kagan, et qu’il adresse son discours (c’est-à-dire la teneur de l’inscription) à ceux qui sont censés entourer ce trône : lo ceux qui se joignent à lui comme sa suite (ulaju, note 59) : ses parents de près et de loin (inijigûnim oylanym, note 62 ; uyyëy/n, note 57 ; biriki, note 35) et son peuple ; 2o ceux qui sont placés à droite (birijà^ note 22) : la noblesse la plus qualifiée ( ? sadapyi, II S 13, 14, mot inconnu, apparenté avec èad^ note 21 ? Ce n’est pas là sans doute ce mot qui, en chinois, est devenu €Soulipah, p. 59, note 1 ?), et 3o ceux qui sont placés à gauche : les classes moins élevées ( ?) et les représentants de certains des peuples soumis.

Concernant le titre du kagan voir p. 73, note 2. — Bu^ôdkà, dans I, à ce temps, à l’heure qu’il est, comp. oi^ôdkà I E 21 = II E 18, anday-ôdka I E 40 (quoique la pierre soit ici un peu endommagée, la leçon bu^ôdkâ est parfaitement distincte et indiscutable). Au lieu de ceci, II porte bôdkà, datif de bod, que Radloff traduit, sans doute avec raison, par trône ; comp. I S 11 = II N 8, II E 2, où, comme ici, bôdkà olur- signifie «s’asseoir sur le trône», «monter sur le trône», ce qui s’exprime aussi par olur- seulement (p. 33 note)

— Le mot sab (fréquent dans cette partie de l’inscription ; comp. aussi II E 39) ne signifie nullement «renommée, crédit» («Ruhm, Einfluss», Radloff), mais bien «message, mandement, appela invitation» et autres choses semblables (p. 26) ; comp. l’ouigour saby sau, «Kunde, Kundschaft, Ruf, Nachricht», sauÔy, «Prophet, Verkûnder, Nachrichtgeber» (VXmbéry, Uig. Sprachmon., p. 253), djag. sawcV, messager, intermédiaire, sacun, invitation, convocation (Pavet de Cour-TBiLLE, Dict, L-or., p. 344). — Je Us le mot qui suit le premier sabymyn comme tûkàti (non pas tôkti R.), et je le traduis par «jusqu’au bout», proprement «en (r)achevant», gérundium de tfikàt- (ouig., djag., etc.), achever.

68) [I S 3, II N 2]. Concernant amaty voir note 13. — Le mot aiyy s’emploie, comme tant de noms abstraits (note 11), soit adjectivement (a kisi I S 7 = II N 5), soit substantivement (ici, I S 5 = II N 4). Il tient à ajyq (osm., djag., etc.), dégrisé, qui a retrouvé la raison ; intelligent ; (ouig., téléoute) «Aufmerksamkeit, Beobachlung» (Radloff, Wôrtcrb. I, p. 218 [ ? comp. plus bas] ; «Wohistand, Fiille, Reichthum( ?)», Vambéry, Uig. Sprmon., p. 183) ; ajy (ouig.), «rein, siindlos» (Radloff, for. cit. ; «Tugend, Giite, Wohlthat», Vambéry, loc