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59). [IN 9]. Ulaju (cen s’y joignant», csuivi de»), gérundium de ula- (ouig., djag., osm., etc.), joindre, attacher («zusammensetzen, vereinigen, [sich mit Jd. vereinigen] ; mit sich vereinigen, erlangen, erwerben», Radloff, Wôrterb. I, p. 1676—77), désigne que la (ou les) personne(s) nommée(s) après uiaju, vien(nen}t après celle dont le nom précède ulaju ou y est sousentendu , ou bien qu’elles lui sont subordonnées (comp. I N 11, I S 1 = II N 1, II S 13, 14 trois fois ; uèady I E 32, note 38 ; Radloff écrit uèyju, csich anschliessend», tUydy, de uly-, «sich anschliessen» ; mais dans son Wôrterh.l, p. 1689, il traduit ulypar «sich unterwerfen, unterliegen ; iii Kummer sein, weinen»). La contre-partie en est baêiaju, voir note 23. Parmi les dames de la Tamille du kagan, celle du premier rang, c’est ôgàm qatun, «ma mère la katoun» (note 18) ; à côté d’elle figurent ôgàlàrim^ mes mères, c.-à-d. mes belles-mères, les autres femmes du kagan défunt (différent de djag., etc., ôgài, adoptif) ; Radloff, dans son glossaire, p. 99, suggère aussi cette interprétation, tandis que dans le texte il traduit par cmeine Tanten». Àkà ne peut être que sœur aînée et tante (Radloff, p. 90, où il rapproche djag àgàèi, sœur ahiée, coman àgàci, tante) ; les langues turques peuvent bien exprimer ces deux idées par le même mot, comme frère aîné et oncle. Kâliàûn, de kàUn (djag., osm., etc.), fiancée, mariée, bru (ici, peut-être, et brus et belles-sœurs) -f- kûn^ -gûn^ peuple, qui s’emploie enclitiquement pour désigner une assemblée, un corps de quelque chose ; comp. ouig. il-, àl-kûn = i7, àl, peuple, et note 62 inijigûnim (A = n + (7 ou /c, comp. note 24 ; kâlin.làrim (sic !), mes brus, Inscr. de riénissài^ III, 247). Concernant qonëiij voir note 26. Le seul sens qui convienne ici, c’est celui de «mes épouses, mes femmes», qui doivent nécessairement être nommées dans ce contexte, mais qui n’auraient autrement pas été nommées.

Sur les formes conditionnelles boèdaôy àrtiy etc., voir note 56. Dans sa traduction, Radloff voit le prétérit de l’indicatif tant dans ces formes que dans le subjonctif Joq àrsâr (= ouig. Joq ârsà, p. ex. VXmbéry, Uig. Sprachm. p. 89 V. 52 ; p. 123 V. 102). En réalité, ce passage exprime seulement combien l’attaque de l’ennemi contre l’ordou fut dangereuse, attaque que néanmoins Kultéghin réussit à repousser, sauf à y perdre la vie.

60). [I N 10]. Jasar, de jasa- (djag), arranger, exécuter. (Dans sa transcription, Radloff le change en jaëar [comp. Jaëajur, âgé de, 1 N 2] et traduit comme voici : «ewig (alle[ ?] Zeit) lebtp] nur der Himmel» ) — La planche 12 dans Inscr. de l’Orkhon me paraît avoir nettement tôrûmis (dans le texte imprimé, p. 9, tôrimis), par conséquent de tôrûs tôrà- (ouig., etc.), naître, venir au monde. 11 me semble qu’où peut le lire également dans V Atlas de Radloff, pi. XIX, 2 (Kb.), 1. 4, et dans la pi. XX, planche retouchée, il est effectivement rendu par tôriniiSy comme dans Inscr. de VOrkhon, Radloff lui-même lit à présent tiriniis, il(s) vivai(en)t. L’emploi gnomique de la forme du p étérit en -niiè ne ferait sans doute pas de difficulté; mais, d’après les langues apparentées, on s’attendrait peut-être plutôt que le verbe eiore