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comme formes du passé, il faut maintenir que leur sens est : lo un participe du futur, «nomen futuri», comme boldaèy ou boètaéy, futurus, ôUàêi, moriturus (voir surtout I E 29, II E 2, 23, 31 ; Radloff : «lodt», cgestorben») ; 2o un futur (de l’indicatif), à la 3e personne sans affixe, comme (jablaq) boldaèy, I N 11, il sera, ils seront (chétif(s), gâté(8)) (Radloff : «sind geworden») ; (à la Ire et) à la 2e personne avec affixe pronominal : ôliàèisàn^ I S 8, tu mourras, olurtaây’ San, ibid., tu resteras, kôrtàêisàn, II N 14, tu verras, boidaâysàrij ibid., tu seras ; janyidaàysiz^ I S 11, vous tomberez en faute (Radloff, qui laisse toutes ces cinq formes se terminer en -sin, les regarde soit comme accusatif, soit comme instrumental avec affixe pronominal pour la 3e personne, p. ex., ôltàâist’n, fdurch die Todten», etc.) ; 3o avec le prétérit àrti, un conditionnel, emploi dont on n’a pas constaté de parallèle fourni par d’autres sources : boldaèy àrii, I N 9, II E 31, 33 (futurus erat, c-à-d.) il(s) serai(en)t, aurai(en)t été, serai(en)t devenu(s) (ici, mot à mot : «il aurait été lâche» ; Radloff [qui ici lit autrement] p. ex. II E 31 : «sie waren feige», etc.), ôliàèi àrti, II E 33, âriigiZy I N 10, il(s) serai(en)t, vous seriez mort(s) (Radl. «starb», «ihr seid gestorben»), qcUdaèy àrWjis, I N 9, vous seriez restés (Radl. «blieben»). — J’ai fait remarquer, p. 35, que l’affixe en question ne se présente qu’après r et l, l. Vis-à-vis de ce fait, il y a un point digne d’attention, c’est que les sources publiées par M. Houtsma ne fournissent d’exemples de ces formations qu’après des racines se terminant en l, l, savoir oldaèy^ buldaèy, aldaèy^ qaldaèy^ kàldàèC. Quand même cet usage n’a guère été aussi limité, je ne saurais croire que nous ayons là un pur hasard. 11 faut donc admettre qu’à côté de cet affixe on a eu d’autres moyens, dont l’emploi a été moins limité, d’exprimer l’idée du futur. Ainsi, M Houtsma, Z. D. M. G., XLIII, p. 73, cite, du poème ancien turc qu’il y a publié, -a (= optatif en osm.) à côté de -ur. Dans nos inscriptions nous avons indubitablement ur (et le gérundium -u, comp. note 50) avec le sens du futur, p ex., qazyanurmâny birûrmàn, 1 E 9, saqynurmàn II W 6, etc. Mais ce même afiixe peut également avoir le sens du présent (aoriste). 11 est plus douteux qu’il y ait aussi un exemple de -a ; comp. note 74 {toqraqyqasàn ?).

57) [I N 7]. Les détails de tout ce passage présentent beaucoup de difficultés, et l’exposé est en lui-même peu clair. Il importe de faire la comparaison du passage parallèle de II E 31. La forme sûsi, son armée, leur armée, ne s’emploie, sans complément, qu’en parlant de l’armée des ennemis ; comme le montre évidemment II, c’est de la sorte qu’ici aussi l’on doit comprendre cette expression. Le participe [kûjlmis = kâliyinià en II (comp. p. 30), venu, en est le complément déterminatif. Osa (ouig. id., avant), gérundium de 02- (djag., etc.), devancer ; en II se trouve en outre ajouté jaia, de yai-, élargir, disperser (trans.) ; comp. I E 23, 34, Il E 19, 33. Ayyt-, faire couler, laisser échapper (Radloff, Wôrterb. I, p. 166 ; en II ayytyni pour ayytdym, comp. note 66 : qamaèty) ou bien, ce mot peut-il signifier faire monter, laisser monter, de ay- (djag.), monter (aydy, Il E 37, toutefois échappa plutôt que monta) ? Je ne