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ce qu’ils revinssent en mauvais étal, voir p. 74 et suiv. — Jir saju (comp. I S 9 = II N 7 ; saju,v. p. 37, proprement ten comptant», gérandium de saj- [ou 5a- ?], compter) signifie «en chaque pays», c’est-à-dire «chacun dans son pays,» «les uns dans un pays, les autres dans un autre» («alii in aliam terram»), «en différents pays». Comp. I E 23—24 (note 33) : «quelques-uns allèrent vers l’est, d’autres allèrent à l’ouest». (Radloff : «Jedes Mal, wenn das Volk ausziehen wollte, kam es sterbensmiide, zu Fuss und nackt (zu mir)» ; mais cet emploi de saju, «chaque fois que», ne saurait se trouver qu’après une forme verbale.) — Jadayyn jalafiyn, cas instrumental pour désigner la manière de se présenter.

37) [I E 30—31]. Sur la mort du père et l’âge des fils, voir plus haut, p. 66, 95. — Oumaî, comp. Radloff, Wôrtcrb. I, p. 1788 : umai (Schor), «ein guter Schutzgeist der Kinder ; der Geist, der die Seelen der Verstorbenen fortfûhrt ». — Sur ûr^ai voir note 10. Sans doute on ne doit pas entendre par là qu’il l’aurait effectivement épousée (comp. p. 60).

38) [I E 31—32]. Cette expédition, qui a dû avoir lieu environ 710 (voir p. 95), est aussi mentionnée II E 24, mais n’est pas indiquée par d’autrrs sources, pas plus que la plupart des autres événements dont parlent les inscriptions. — Sur Soydaq comp. I E 39, qui place ce peuple près de la Porte de Fer ; sans doute, identique au Soyd de I N 12. Ce ne peut être que le pays du Sogd ou la Sogdiane, soumise aux Turcs depuis Mo-kan khan (Ménandre Protector, ch. 18 : ol Zoydatiai oî jiqo tov fièv ^Eip^aXiiâtVf trjvixavza ôe Tovqxcov 9cairjxooi comp., plus haut, p 61 et Deguignes I, 2, p. 385). Radloff rend arbitrairement, quoique avec doute, le mot Ôub par «Geschlechtsabtheilung» (p. 132) : «die sechs Âbtheilungen der Sugdak» ou «Sogdak» ; mais est-ce que, dans ce sens, on p urrait dire alty-âub soydaqf C’est ce que je ne crois pas. Sans doute AHy-ëub, les Six-Tchoub, est la dénomination d’une localité située plus près des Turcs que Sogdak, et je supposerais volontiers que Cub^ Tchoub est la rivière appelée aujourd’hui Tchou, chin. Souiche ou Soui-ye (p. 70, note 3 ; ToMASCHEK, Kritlk der âltcsten Nachrichicn ûber den Skythischen Norden, II. Die Nachr, Herodots ub. d. skyth. Karawanenweg nach Innerasicn^ Wien 1888, p. 63). et que AHy âub, Six-Tchoub, est le nom du pays environnant celte rivière et ses affluents supérieurs, pays situé près 4u lac Issi-kul, au sud du territoire des Turghès. Les Turcs ont dû précisément passer par ces contrées pour arriver au Sogd.

Dans ce qui suit, Oà- ou Uàtutuq est obscur. Tutuq (aussi 1 N 1, mais sans doute différent de tutuq uy I E 38, note 47) est-il un mot turc (de tut-, tenir), ou bien est il identique à toutou, titre chinois, par exemple, des chefs des Karlouk, gouverneur général (p. 71, note 3 ; comp. Dbvéria, Inscr. de l’Orkhon, p. XXXVII, note 25) ? et également oA, uà, en turc, main droite ? ou, par ex., = chin icang, roi (Klaproth, Spr. u Schr. d. Uiguren, p. 30, note 3) ? Si ce mot ne désigne qu’une seule personne, il faudrait traduire : d’Ong-toutouk chinois vint avec une armée de cinquante mille». (Radloff émet l’idée que