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Ûnigours (Brbtschneider I, p. 259 ; Radloff, Dos Kudatku Bilik^ p. XXVl, €Ûtigàm>),

33) [I E 23—24, II E 19—20]. Mot à mot : «toi qui allas en avant, allas (en avant), toi qui allas en arrière, allas (en arrière)», comme II E 87 : iëikigimà ièikdiy — ôlûgimà ôltU mot à mot : cceux qui rentrèrent, rentrèrent, ceux qui moururent, moururent», c-à-d. quelques-uns rentrèrent, d’autres moururent ; comp., par ex., Radloff, Fr. d. VolksUL I, p. 357 v. 267—68 : suya kiràrgà 8uya kir èâr, iay asarya iay aë ëar, ctheils stûrzten sie sich in’s Wasser, theils stiegen sie auf den Berg».

34) [I E 24, II E 20]. Les mots àdgûg ol drinè me sont incompréhensibles. La traduction que j’ai donnée, n’est qu’un pis-aller. J’y ai supposé que âdgûg pourrait être âdgû-^(ô)g, comp. nàn^buà^OY^joqÇf), 1 S 8 (oy, -6g, même, aussi, comp. note 7) ? (Radloff : <ihr zeigtet eure Trefflichkeit», ce que je ne comprends pas davantage.) — La métaphore qui suit ces mots, est d’une très grande fréquence dans la poésie populaire turque, par ex., Radloff, Pr. d. Volkslit I, p. 76 v. 580 — 81 : qany qara su poldy^ ôlyôn sôyiî taiqa poldy^ «sein Elut wurde eine Quelle, des Gestorbenen Knochen wurden ein Waldgebirge» ; I, p. 84 v. 858-69 : aqqan qany talai poldy, ôlyôn sôyu taiqa poldy, «das geflossene Blut wurde ein Meer,» etc. ; de même p. 335 v. 135—36, p. 347 V. 166—67, p. 358 v. 300, p. 366 v. 70, p. 393 v. 74—75 ; II, p. 639 V. 1413 : ôlgôn sôgûbûs pir tagda Jntsyn ! aqqan qanybys pir su pokyp aqsynt cunsere Gebeine môgen einen Berg bildenl unser geflossenes Blut môge einen Fluss bilden !» etc.

35) [I E 27, II E 22]. Le verbe qazyan- ne signifie pas seulement gagner, acquérir, obtenir ; mais souvent, comme ici, par exemple, on le rend mieux soit par faire, exécuter, soit par travailler (chercher à gagner, obtenir).

— Les deux inscriptions ont très nettement birki, avec Y (non pas «.bâlki^^, comme lit Radloff, qui le traduit par «connu», «die bekannten Vôlker»). Je le lis biriki (comp. I S 1 = II N 1), et j’y vois le gérundiurft (comp., par ex., uiaju, note 59, tàkàti, note 67) de birik- (ouig., djag., osm.). se réunir, être réuni ; par conséquent, le(s) peuple(s) étant réuni(s), l’ensemble du (des) peuple(s). — Oi-sub qylmadynx^ je n’(en) ai pas fait le feu et l’eau, c.-à d. je n’ai pas provoqué le mécontentement, je ne les ai pas rendus mécontents, hostiles, soit mutuellement, soit à mon égard ? C’est une autre métaphore que lorsqu’en ouigour on dit otsub àrikbàr-, consoler : ici, l’idée est sans doute, à proprement parler, donner, verser de l’eau sur le feu.

36) [I E 27—28, II E 22—23]. Je considère comme sûre, quant au sens, ma conjecture tendant à combler la lacune, et dans la forme proposée cette conjecture concorde en tout cas avec le nombre des caractères qui font défaut. Ce passage a trait à la rentrée que firent, après Tavèncment au trône da kâgan, les Turcs qui s’étaient réfugiés en Chine ; il n’y a rien d’étonnant à