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qyłyn- I E 1, 6, tälin- I E 22, autrement -ył-, -il-, p. 29 et suiv., 34). Ces gérundiums ou infinitifs sont régis par umduq, nom verbal de um-, espérer, formation qui peut avoir et le sens adjectif et le sens substantif (comp., par ex., note 11) ; ici, c’est le sens substantif qui se présente : espoir. Le mot yana a ici, comme toujours, le sens d’adverbe : de nouveau, de retour ; à proprement parler, c’est le gérundium (p. 11) de Jan, retourner, revenir. Sur iÔik- voir p. 35 ; quant à la formation, comp., par ex., outre taëyq-, sortir, voir ibid., layyq-, monter, 1 E 12 (de tay, montagne) ; hirik- (= ouig.. djag., osm., etc.), être réuni, I E 27, I S 1 = II N 1 (de bir, un) ; djag. atiq-, acquérir de la réputation ; (se) nommer (de ai, nom) ; jayiq- 1^ devenir gras, huileux (de Jay, graisse), 2** se livrer à’des actes d’hostilités (de jayi, ennemi, en état d’hostilité), etc. Umduq doit sans doute aucun être conçu comme le régime, sans affixe local (mot à mot : «ils rentrèrent dans l’espoir», c’est-à-dire ils reprirent l’espoir), et non comme sijyet de la phrase («l’espoir revint»). (Radloff traduit autrement: «Sie wandten sich dahin [ou, p. 116, «sie zogen sich nach dem Lande zuruck»], wo sie zu gedeih’ n hofiften» [p 9ô, «wo man hofift zu gedeihi n und sich wohl zu befmden»], interprétation qui présente l’inconvénient de forcer à regarder jana comme fautif pour f~jayyna[scl] ou janyhan (p. 95) ou pour tjanqa’i (p. 116), du substantif jan, côté.)

15). [1 E 10, Il E 9] Saqynmaty (de saqyn-, penser, + -ma; affixe de la forme négative) ne peut pas être le prétérit, dont la terminaison est C-maJdy, avec d. On s’attend ici à une construction sub rdonnée avec le gérundium ou le subjonctif, et vraisemblablement -niaty est une forme latéral»^ de -matyn, gérundium (passé) du verbe négatif, voir note 75. (Est-ce que le rapport entre •maty et -matyn est pareil à celui qui existe entre le gérundium en -/> et le gérundium en -pan, -pân7).

16). [I E 10] Sur uruysyraU voir p. 32, note 1. (Ajoutez que, dans le sens de nourrir, on aurait plutôt eu aurai- que asrai-,)

17). [I E 10—11, II E 10] Si toutefois nous pouvions nourrir quelque doute là-dessus, ces mots nous montrent jusqu’à l’évidence que les Turcs étaient païens. Les Chinois (comp. plus haut, p. 60) nous apprennent peu de chose sur leurs idées religieuses. D’après Théophylacte Simocatta (VII, 8, P 176 B-C) ils poKaient respect au feu, à l’air, à l’eau et à la terre ; ils adoraient un Dieu qu’ils regardaient comme l’auteur de l’univers, et ils lui sacrifiaient des chevaux, des bœufs et des moutons ; leurs prêtres prétendaient avoir le don de prophétie (comp. Dbguignbs, I, 2, p. ’75) On arrive à un bien meilleur résultat en considérant les idées qui ont cours chez les Turcs en petit nombre, surtout dans les monts Allai’, qui sont encore plus ou moins païens chamanisles, dées dont, entre autres, Radloff, Aus Sibirien, II, p. 1 et suiv., a donné un exposé très intéressant. Ces idées qui en général s’accordent avec ce qu’on trouve conservé de chamanisme chez d’autres peuples voisins, par exemple les Mongols, sont, s ’Us tous les rapports essentiels, celles des an-