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de lys, couronne et sceptre, me suffiront. Tu sais bien qu’il n’y a rien de si facile à Paris et qu’on y trouverait trente artistes pour un, qui se chargeraient de la chose. J’en tiendrai, si l’on veut, compte, mais pourvu que l’artiste soit homme de goût pour bien choisir et, surtout, qu’il ait de la conscience. J’insiste sur cette demande. Fais-moi le plaisir de me dire ce que j’en dois espérer le plus tôt possible, parce que je suis très pressé et que je n’ai réellement à Paris personne d’assez zélé pour me bien servir.

Je te remercie, mon cher ami, de ce que tu me dis sur le Ministre. J’enverrai ma lettre, mais au moment nécessaire. Faisons ce tableau, et il sera fait et expédié au Salon, je t’en réponds, surtout si je suis bien servi en ce que je te demande.

Je te suis bien obligé de l’article du Moniteur. À ma prochaine, je te dirai ce que j’en dois penser. Je te parlerai de M. de Forbin et du tableau de Saint Pierre que j’ai peint à Rome, pour l’église française de la Trinité-du-Mont ; je t’en ferai l’histoire toujours inconcevable sur le malheur que j’ai, de faire de la peinture classique et de la bonne religion. Je n’en suis pas moins curieux de voir l’article que tu m’as annoncé sur la Francesca di Rimini, et dont, toujours inconcevablement, je n’ai jamais eu aucune nouvelle que par M. Vernet qui le trouvait enchanteur et digne d’une belle estampe. Sois tranquille, je t’en envoie un petit dessin et l’esquisse peinte du Saint Pierre. Ce n’en est que la première pensée. Tu sais bien,