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à Rome [1] ; et cet ouvrage est, dit-on, ce que j’ai fait de mieux. Quoique mon intention soit bien de te peindre un tableau, je retiens de t’envoyer quelques petites esquisses que j’aime mieux te donner à Florence, où nous recevrons le plus tôt possible l’annonce de ta chère arrivée et où tu auras ta chambre chez l’ami, à côté des nôtres.

Adieu donc, mon cher et cher ami. Ma jeunesse, la joie de ma maison, est bien sensible à tes aimables vœux et désire beaucoup connaître l’ami de cœur de son mari. En attendant, je t’embrasse du meilleur de mon être.

Donne-moi, si cela se peut ! de bonnes nouvelles de mes sœurs. Lorsque je pourrai les aider en quelque chose, je leur écrirai. Ce qu’il y a de vrai et comme tu peux te l’imaginer, est que je serai toujours, et en occasion essentielle, leur digne et bon frère. Je te prie, en attendant, de veiller de loin sur elles et que je puisse n’avoir jamais à trop rougir. Donne-moi de même des nouvelles plus particulières d’un pauvre frère que je ne connais pas, mais à qui je m’intéresse tendrement sous tous les rapports. J’espère qu’il sera appuyé de mon oncle, à Toulouse. Je te prie de t’en bien informer.

Recommande-moi bien au bon souvenir du bon

  1. Ce tableau de Jésus remettant les clefs à Saint Pierre, peint pour l’église de la Trinità dei Monti à Rome, fut rapporté en France par Ingres, en 1840, et se trouve aujourd’hui au Musée du Louvre. L’esquisse de ce tableau est conservée à Montauban, par Mme Montct, fille de Gilibert.