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Paul Véronèse a placé dans une galerie une troupe de musiciens, où il s’est peint lui-même jouant de la viole. Le Titien y joue aussi du violoncelle, le Tintoret du violon et Léandre Barrau de la flûte.


L’art n’arrive jamais à un plus haut degré de perfection, que lorsqu’il ressemble si tort à la nature qu’on le prend pour la nature même. Et, au contraire, la nature ne réussit jamais à être plus belle, que quand l’art y est cache.


Pline l’Ancien lisait, la plume à la main, faisant des notes et des extraits. Il n’y manqua jamais, car il disait qu’il n’y avait pas de si mauvais livre où il n’y eût à prendre quelque chose de bon.


L’oisiveté ressemble à la rouille : elle use plus que le travail.


Analogie remarquable du siècle de Périclès avec la Renaissance.


Les Florentins maniérés dans le dessin, comparés à Rubens pour la couleur.


Il faut consulter les fleurs pour trouver de beaux tons de draperies.

Le violet chaud et le gris de lin tirant sur le vert d’eau, font bien. Broder ensuite de grandes grecques blanches.

Belle cuirasse fond noir, ou violet foncé, rehaussée de beaux ornements d’or très brillants.


J’ai vu au théâtre une très belle décoration de prison, où tous les conjurés, soldats, guerriers, se précipitent d’un haut escalier droit, très haut, tenant des (lambeaux