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Je prends, à présent, une autre thèse. J’ai un service à te demander. Je ne connais que ton amitié et ta franchise pour le remplir… Tu en comprends l’importance et toute l’obligation que je t’en aurai.

Adieu, mon cher ami. Notre correspondance est établie ; je te répondrai bien exactement. Pense bien à notre projet de voyage et crois-moi, pour la vie, ton meilleur ami. Mille amitiés à notre ami Gentillon Gouderc et à la Parisienne, son épouse. Je lui désire toute sorte de prospérité, etc.

II
Rome, juin 1819.

Mon cher Gilibert, malgré l’énorme laps de temps que j’ai mis à te répondre, il n’est pas moins vrai que je suis aussi touché aux larmes d’amitié et de reconnaissance pour toi, que tu veux bien l’être pour moi ; car mes torts et ma négligence deviendraient véritablement coupables si tu n’étais ce que tu es pour moi, c’est-à-dire le meilleur des amis, le seul vrai ami que je puisse essentiellement nommer ainsi. L’enfance a commencé : le reste de notre vie doit être embelli par le charme de cette amitié rare que, certainement, peu d’hommes peuvent et savent goûter. Enfin, mon cher ami, quel plaisir me fait continuellement cette lettre où ton amitié est si vive et si généreuse ! Je puis donc être un paresseux, un horrible négligent, mais, pour ce qui est de cor-