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elles ont jeté du noir sur ma vie. Mon pauvre père, il t’aimait bien ! son portrait fait cependant encore ma consolation ; je crois le revoir vivant. Ma pauvre mère s’est refusée, par caractère, au plaisir de vivre longtemps heureuse près de nous. Je t’entretiens bien tristement, mon cher ami ! Pardonne:mais c’est à l’amitié que l’on aime à confier ses peines, parce qu’on est toujours bien reçu et bien entendu. Mais parlons de nous et plus gaiement.

Que tu es bon, mon cher Gilibert, de fermer les yeux sur mon espèce d’ingratitude. J’efface ce nom et dirai inconcevable négligence à prendre la plume, défaut qui fait trop souvent tort à mes affaires et qui m’enlève souvent des amis, sans que mon cœur ait jamais changé pour eux. C’est donc bien à moi, de te demander si tu ne m’as pas oublié. Mais ta lettre me prouve toute la générosité de ton cœur. Pour moi, en retour, je te proteste que tu es pour moi le plus ancien (puisque nous nous sommes connus enfants) et le seul véritable ami; et tels nous serons toujours, j’espère, tant que nous vivrons. Ainsi donc, renouons au plus vite une amitié qui n’a jamais cessé et qui est cimentée, de mon côté, par la plus vive reconnaissance pour tout ce que tu as

    des ouvrages de MM. Delaborde, Blanc, Lapauze et Momméja. Nous nous sommes décidé à les comprendre dans ce recueil, en lisant le vœu qu’en exprimait, dans la Revue Bleue du 4 juillet 1908, M. Paul Bonnefon à qui nous devons une nouvelle liasse de lettres publiées dans cette Revue, par ses soins.