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ÉPISTOLAIRE D’INGRES
Le « Vœu de Louis XIII »

« Ingres prie son cher rédacteur de mettre au net cet écrit, dans le même style, mais dégagé pourtant des fautes les plus essentielles de la plus ordinaire orthographe. Il n’y faudra rien ajouter, il suffira d’éviter les redites, les mots inutiles, et de faire usage, au choix, des petites annotations. Je ne voudrais pas un style plus littéraire, plus élégant, meilleur enfin : je veux le mien, à tous risques et périls ; car il me semhle, comme on l’a bien dit, que « le style c’est l’homme ».
(Lettre de J.-A.-D. Ingres)
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INGRES À GILIBERT [1]
I
Rome, 7 juillet 1818.

Mon cher ami, je reçus ta bonne lettre dans le moment où j’apprenais que je n’avais plus de mère. Elle contribua à calmer un peu ce premier désespoir qui déchire le cœur, bien juste tribut que l’on doit aux siens. J’ai fait en bien peu de temps deux pertes bien sensibles, irréparables ;

  1. Les lettres qui seront insérées en petits caractères, dans le cours de cette correspondance inédite, sont extraites