Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/440

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 428 —

À son Excellence Monsieur le Ministre d’État.
Ce 6 avril 1855.


Monsieur le comte, je vous remercie d’avoir bien voulu donner des ordres nécessaires pour faire clore par des tapisseries la portion de galerie qui m’est destinée. Mais je viens encore vous prier de faire activer ce travail, pour que je puisse l’occuper prochainement de placer quelques-uns de mes tableaux.

Je vous demanderai aussi de dire à M. Soult de me procurer une bordure assez grande pour laisser voir une portion de la peinture du plafond d’Homère, qui était cachée dans le cadre. Enfin j’espère qu’on apportera bientôt de la Galerie du Luxembourg la bordure du tableau du Christ et saint Pierre. Excusez, je vous prie, monsieur le comte, mon importunité, mais je n’ai aucun pouvoir pour ordonner ces différents travaux et je ne puis qu’avoir recours à votre obligeance.

Veuillez recevoir, monsieur le comte, l’assurance de la considération distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être votre très dévoué serviteur.

J. Ingres.

Apostille : Les ordres sont donnés. Nous n’attendons plus que les tapisseries et M. Williamson. Classez.

(Fonds Paul Bonnefon).

Monsieur le Ministre, permettez-moi de recommander à votre bienveillance mon jeune parent et ami M. Cambon, peintre d’histoire.


Trois de ses tableaux font partie de l’Exposition universelle et y figurent à très juste titre ; l’un représente le Christ et les anges, un autre les jardins d’Alcine, délicieux ouvrage qui mérite tous les éloges ;