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LXXI
À Pauline Gilibert.
9 janvier 1853

Fillette, ce petit nom d’amitié m’est bien cher, et je suis heureux qu’il ne te déplaise pas. Mes préoccupations grandissent toujours par ma position. Ah ! que ne suis-je aussi dans un petit coin d’un Saint-Maurice, et que ne puis-je laisser ici tout ce bataclan de soins incessants et souvent désagréables même pour ma vanité, — si j’en avais. Combien est préférable la paix ou la solitude ! Voilà ce que nous disons souvent avec ma chère femme. Mais là où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute. Nous vivons dans l’espérance de te revoir, un jour.


LXXII
(Sans date).

Effectivement, j’ai revu monsieur Reynaud. J’ai reçu le Maire et ces messieurs avec bien du plaisir, comme compatriotes et gens distingués.

Tu sais peut-être que j’ai accepté de peindre la Salle de l’Empereur Napoléon Ier à l’Hôtel-de-Ville. Il faut donc que, d’ici au premier janvier, j’aie terminé cette œuvre considérable. Je n’ai pas un moment à perdre pour arriver au but, et Dieu sait si je suis occupé. C’est pour cela que j’ai dit adieu au monde qui bourdonne autour de moi.

Ta dernière lettre efface heureusement le triste