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de bonne petite amie à l’ami de ton père. Mais ce que les journaux n’ont pu te dire, c’est que j’épouse la personne la plus digne, la plus aimable, la plus distinguée, qui veut bien se trouver heureuse de porter mon nom. Elle est parente de Marcotte, dont tu as souvent entendu parler, comme mon excellent ami. Et voilà ! ce mariage va se faire dans le courant de ce mois. Mon état d’isolement, depuis la mort de ma pauvre femme, me rendait la vie insupportable. Mes amis m’ont fort engagé à prendre ce parti, surtout à cause du mérite de cette personne que j’ai su apprécier depuis longtemps. Elle n’est ni âgée ni jeune et plutôt très bien. J’espère qu’un jour, je pourrai lui faire connaître ma chère fillette et je suis persuadé que tu l’aimeras facilement.

LXX
Paris, 28 août 1853.

Lorsqu’on est heureux, on peut devenir oublieux même de ses meilleurs amis. Je me suis réveillé en sursaut et me voilà ! Après donc les mille soins, affaires et distractions causées par mon nouvel état, nous aussi, nous voyageons. Nous venons de parcourir la Touraine. Demain, nous visiterons le Calvados, puis la Brie et enfin Versailles, la maison paternelle de ma Delphine, et cela nous occupera jusqu’au Ier novembre. Nous terminerons, comme tu vois, nos fêtes de noces ; mais pour rentrer ensuite dans la vie paisible, si elle existe à Paris.