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LV
Ingres a Pauline Gilibert.
Décembre 1847.

Ma chère enfant, nous sommes encore sous le coup qui vient de vous frapper. Vous avez perdu une seconde mère et une bonne tante qui vous ont, toutes deux, tendrement aimée comme vous le méritiez. Dieu les aura bénies, parce qu’elles étaient bonnes. Ayez courage dans cette triste circonstance et tournons toute notre tendre sollicitude vers votre cher père. C’est ce bien bon ami qui occupe douloureusement notre pensée… Remettons tout à la bonne Providence…

LVI
Ingres a Gilibert.
Mai 1848.

Je ne veux pas laisser partir l’ami Cambon sans te donner signe de vie, dans cette espèce de cataclysme où nous nous trouvons, dans ce terrible ébranlement d’idées et de choses. Mais ce qui me touche le plus, c’est l’état de ta santé…

Je voudrais pouvoir partager avec toi une santé que Dieu me conserve saine, robuste, bien que nous ayions été abîmés par la grippe… L’ami Cambon te donnera de nos nouvelles du coin du feu. Mais il ne te dira pas assez combien il a fait de progrès, ce dont ses deux derniers ouvrages