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auprès de vous ; croyez bien, mon cher fils, que sans mon âge de quatre-vingt-huit ans, je me rendrais avec un charme infini à cette tendre invitation, mais les années en ont autrement ordonné. Vous ne faites qu’ajouter à votre bonté en me disant que mes chétifs dessins vous ont fait plaisir. Que sont ces dessins à côté de ceux d’après lesquels vous avez bien voulu m’envoyer les traductions ! Les magnifiques estampes m’ont charmé au dernier point. Mille fois merci. Vous me laissez entrevoir que nous nous reverrons, un jour. Plût à Dieu, cher ami, que cela fût demain !

Veuillez complimenter de ma part M. Pichon ; ce jeune homme ne peut que parvenir, c’est votre élève.

Adieu, cher et excellent ami. Que Mme Ingres et vous reçoivent ici l’expression de toute ma tendresse. Votre ami pour la vie.

Ch. Roques.

P. S. — M. Du Mège est bien reconnaissant à votre bon souvenir, il me charge de vous faire part de son amitié et de son admiration pour vous.

(Op. cit.)


Ingres a Roques,

En 1844, M. J. Ingres adressa son portrait à M. Roques avec cette dédicace : À mon maître et ami Monsieur Roques. Il accompagna cet envoi de la lettre suivante :

Paris, 29 juillet 1844

Mon respectable ami et illustre maître, mon vrai maître, car c’est de vous et chez vous que j’ai reçu les premières révélations du beau Tout m’est présent de ce temps de ma première jeunesse, comme si j’y étais. Vous que j’aimais tant, que j’admirais tant dans vos ouvrages vivants de génie, de verve et d’esprit, c’est par vous que j’ai connu le divin Raphaël,